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Willy, Christophe et Tonino: « pas des caïds » malgré leur lien avec Coulibaly

Grigny (France), 21 jan 2015 (AFP) – Dans la cité sensible de la
Grande-Borne, où a grandi Amédy Coulibaly, tout le monde sait qui ils sont:
Tonino, Christophe et Willy, mis en examen mercredi pour soutien logistique au
jihadiste, sont aussi bien connus de la police.
Tous trois ont grandi aux côtés de l’assassin de la policière de Montrouge
et de quatre hommes juifs dans le supermarché casher, considéré là-bas comme
« un grand » frère.
Mais dans le paysage de cette cité de Grigny (Essonne), classée zone de
sécurité prioritaire, ils « ne font pas partie » des caïds, estime une source
proche du dossier. « C’est des mecs qui font dans la violence. On peut les
retrouver dans les règlements de compte. »
Parmi eux, Willy Prevost, âgé de 28 ans et surnommé « Bourou », selon un
proche, intéresse particulièrement les enquêteurs, car il aurait pu fournir
une moto à Amédy Coulibaly.
« Une Suzuki ressort dans le cercle familial, mais qui n’était pas forcément
à son nom », confie une source proche du dossier.
Selon cette dernière, Willy « est quelqu’un qui se laisse facilement
embringuer. Il est un peu bêta et n’a pas la carrure d’un grand délinquant ».
Il présente un casier judiciaire chargé: cinq condamnations pour vol
aggravé, conduite sans permis, outrage à personne dépositaire de l’ordre
public et rébellion.
En 2013, il avait été condamné à de la prison ferme pour avoir refusé avec
deux amis de s’arrêter à un contrôle douanier à Fleury-en-Bière
(Seine-et-Marne), alors qu’il transportait quatre fusils de chasse et des
munitions volées. Sa peine avait finalement été aménagée.
Crâne rasé, petit bouc, ce colosse d’1m95, qui « faisait de la muscu » selon
plusieurs sources, vivait depuis un an dans l’appartement d’un ami dans le
quartier des Résidences à Fleury-Mérogis.
« Il n’a aucun lien avec les terroristes. Je veux bien croire qu’il fait des
petites conneries, qu’il vole, qu’il conduit sans permis. Mais c’est tout »,
assure une femme qui vit dans le même appartement.
Selon elle, les enquêteurs sont repartis de leur perquisition vendredi
matin avec des cartes SIM, une tablette numérique, une Playstation et un
ordinateur hors d’usage.
Elle certifie qu’Amédy Coulibaly « n’a jamais mis les pieds » dans
l’appartement. « Willy était choqué » par les actes du jihadiste, assure-t-elle.
« Mais pourquoi il a fait ça? C’était pas la peine », aurait-il dit.

– Surveillé de près –

Selon plusieurs proches, le jeune homme passait ses « après-midis avec ses
potes au centre » commercial du quartier.
Ses voisins, eux, décrivent quelqu’un de « poli », mais le soupçonnent de
vivre de petits trafics.
L’un d’eux, qui affirme qu’il était surveillé de près, indiquait parfois
aux gendarmes « les numéros de plaques d’immatriculation » des voitures de la
résidence.
Contactée par l’AFP, la famille du jeune homme n’a pas souhaité communiquer.
Christophe Raumel, 25 ans, est lui aussi un habitué de la justice: il a été
condamné six fois « pour conduite sans permis, violence aggravée, vol aggravé
et recel », selon le procureur de Paris François Molins. Mais sa dernière
condamnation remonte à 2009.
Selon une connaissance, ce père d’une petite fille, surnommé « Hook » par ses
amis, est originaire de la cité des Aunettes, à Fleury-Mérogis, près de la
Grande-Borne.
« Sa femme aussi est restée quatre jours en garde à vue », affirme cette
connaissance, selon laquelle le jeune homme vit « du RSA ».
Le plus jeune des mis en examen, Tonino Gonthier, 22 ans, vit près de la
place du Miroir, au coeur du secteur sensible de la Grande-Borne, où se
concentrent les trafics.
Connu de la police locale, il n’a, selon le parquet de Paris, aucun
antécédent judiciaire. En 2014, les policiers n’ont croisé sa route qu’à une
reprise, pour un contrôle d’identité.
« Il est rigolo, calme et serviable », certifie une mère de famille qui le
connaît.
Tonino, Christophe et Willy ont été mis en examen mercredi pour
« association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes
d’atteintes aux personnes » avec une quatrième personne, Mickaël Alwatik.
Selon le procureur Molins, ce dernier aurait rencontré Amédy Coulibaly en
prison lors d’une récente incarcération.

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