Paris, 12 jan 2015 (AFP) – Manuel Valls a appelé lundi « chacun » à « prendre ses responsabilités » et à ne pas « laisser retomber l’esprit du 11 janvier », notamment à l’école, en réponse à une question sur les cas de minutes de silence perturbées jeudi après l’attentat contre Charlie Hebdo.
« Chacun doit prendre ses responsabilités », a déclaré le Premier ministre sur RMC et BFMTV, appelant à une « réponse de toute la société et au premier rang de laquelle l’école, l’école laïque ».
« Les phénomènes que vous décrivez (minutes de silence chahutées dans quelques établissements), je les ai vécus dans ma ville – très minoritaires, il faut le rappeler – où des jeunes faisaient le V de la victoire au moment de la minute de silence, le 14 septembre 2001 », a rappelé le Premier ministre.
« Dans mon pays, je ne veux pas que l’on puisse dire que l’ennemi, quand un élève répond à une question d’un enseignant, c’est le Juif. Je ne veux pas qu’il y ait des jeunes qui fassent le V de la victoire après ce qui s’est passé. Je ne veux pas qu’il y ait des jeunes qui se reconnaissent dans ces terroristes barbares qui ont assassiné des journalistes, des policiers, des Juifs français parce qu’ils étaient juifs », a insisté Manuel Valls.
« Je ne veux plus que, sur internet, on puisse avoir ces mots effrayants de haine. Je n’ai pas été très soutenu, sinon par le président de la République et le Premier ministre (Jean-Marc Ayrault, NDLR) quand j’ai combattu ce soi-disant humoriste », a développé le chef du gouvernement, en référence à Dieudonné M’Bala M’Bala.
« Ce n’est plus possible, donc, peut-être, faudra-t-il aller plus loin pour lutter contre l’antisémitisme, le racisme, l’apologie de l’extermination des Juifs (…) A l’Assemblée, j’avais ressenti que la société ne s’était pas mobilisée après le drame de Créteil, cette famille violentée parce que juive (en décembre, NDLR). La réponse, enfin, c’est celle du peuple français hier.
Ne laissons pas retomber cet esprit du 11 janvier », a dit M. Valls.
« Demain, avec la ministre de l’Education nationale », Najat
Vallaud-Belkacem, « j’irai devant les recteurs. Là, il y un combat majeur », a indiqué le Premier ministre qui a rappelé que « la priorité du quinquennat, c’est la jeunesse ».