La mairie de Bezons
(Val-d’Oise) a déboulonné mardi une plaque commémorative installée près de
l’hôtel de ville en l’honneur d’un prisonnier palestinien, après une décision
de la justice administrative, saisie par le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme et le préfet, a annoncé le maire à l’AFP.
Cette municipalité au nord de Paris s’était vu enjoindre mi-décembre par le
tribunal administratif de Cergy-Pontoise de retirer la plaque installée en
l’honneur de Majdi Ihrima Al-Rimawi. Les juges avaient également annulé sa
décision de faire citoyen d’honneur ce prisonnier palestinien condamné par
Israël.
Dans ce jugement, consulté par l’AFP, le tribunal considère que l’élévation
de ce Palestinien au rang de citoyen d’honneur pour militer en faveur de sa
libération « traduit l’expression directe d’une prise de position politique
dans le domaine de la politique étrangère », ce qui est « de la compétence
exclusive de l’Etat ». Le tribunal invoque également le risque de trouble « à
l’ordre public » pour réclamer le retrait de la plaque commémorative.
« Nous n’allons pas faire appel, mais nous réfléchissons à déclarer
symboliquement citoyen d’honneur les milliers de prisonniers palestiniens » en
Israël, dans les semaines qui viennent, a déclaré le maire communiste,
Dominique Lesparre.
Il avait été attaqué en justice par le préfet et le Bureau national de
vigilance contre l’antisémitisme, une association qui dénonce régulièrement
l’élévation au rang de citoyens d’honneur de Palestiniens qu’elle considère
comme « terroristes ».
Bezons avait fait citoyen d’honneur en février 2013 M. Al-Rimawi, condamné
à 80 ans de prison pour sa participation à l’assassinat d’un ministre en 2001
à Jérusalem. La commune, jumelée avec West-Bani-Zaïd, en Palestine, avait
expliqué son choix par un souci de « solidarité » avec les habitants de la
ville, dont l’ancienne maire est l’épouse de M. Ihrima Al-Rimawi.
Alain Sayada – Israel Actualités