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Un philanthrope juif français, mort en 1870, inhumé en Israël

BEIT SHEMESH (Israël), 27 oct 2013 (AFP) – Giacomo Tedesco (1799-1870), un
célèbre philanthrope juif français, a été inhumé dimanche en Israël en
présence de centaines de ses descendants, 133 ans après sa mort.
« C’était un personnage hors du commun dans l’histoire du judaïsme
français », a expliqué à l’AFP le rabbin Henri Kahn, qui a participé à
l’opération permettant l’inhumation de Giacomo Tedesco et de son épouse
Thérèse en Israël.
Une descendante de Giacomo Tedesco, Deborah Lifshitz, une historienne
israélienne, a découvert en 2006 que les restes de son illustre ancêtre
avaient disparu de la tombe du cimetière parisien où il avait été enterré.
La législation française autorise l’exhumation des ossements d’une
concession si celle-ci est abandonnée et que l’administration n’arrive pas à
joindre les ayants-droits, ce qui fut le cas pour le couple Tedesco.
Apprenant que les ossements de Giacomo Tedesco et ceux de sa femme avaient
été déposés dans un ossuaire du Père Lachaise, appartenant à la ville de
Paris, l’historienne a entrepris de tout faire pour les faire enterrer en
Israël, la tradition juive étant vigilante sur le respect des morts et
exigeant notamment que les corps soient mis en terre dans un cimetière juif.
Il a fallu plus de six ans pour qu’elle arrive à ses fins, grâce notamment
à l’intervention du ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls.
« Des milliers de juifs français sont dans cette situation et nous devons
poursuivre le combat pour empêcher que leurs restes soient mis dans des boîtes
ou brûlés comme c’est parfois le cas en France », plaide le rabbin Kahn.
Giacomo Tedesco, un juif italien d’origine allemande a construit une
synagogue, un bain rituel et créé la première boucherie casher à Paris, tout
en distribuant de l’argent aux juifs les plus pauvres de la capitale. Il
dirigeait une galerie d’art renommée.
Parmi sa nombreuse parentèle, une grande partie sont des juifs
ultra-orthodoxes, notamment plusieurs personnalités rabbiniques de premier
plan en Israël, aux Etats Unis et en France.
« C’est vraiment émouvant, tout le monde n’a pas le mérite de pouvoir
assister aux funérailles du grand-père de sa grand-mère », a confié Meir
Berenstein, 40 ans, qui a participé a cet enterrement pas comme les autres.
Les restes ont été déposés sur deux civières, recouverts d’un drap et du
talit, le châle rituel juif, avant d’être mis en terre.
Plusieurs des descendants du couple Tedesco ont pris la parole pour se
féliciter de l’action entreprise pour « sauver ces restes et les enterrer comme
la tradition l’exige ».
« Que cette histoire puisse servir de leçon afin que nous puissions sauver à
l’avenir d’autres dépouilles juives de France », a affirmé l’ancien grand
rabbin de Colmar (Haut-Rhin), Jacky Dreyfus, lui aussi lié à la famille
Tedesco.
mib/dms/agr/sw

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