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Un an après l’opération à Gaza, le Hamas et Israël prêts à une nouvelle confrontation (PAPIER D’ANGLE)

GAZA (Territoires palestiniens), 13 nov 2013 (AFP) – Un an après
l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, le mouvement palestinien Hamas
et Israël se disent prêts à une nouvelle confrontation, chacun assurant
néanmoins qu’ils n’en prendra pas l’initiative.
Les hostilités entre l’armée israélienne et les groupes palestiniens de
Gaza, entre la première frappe qui a tué le chef des opérations militaires du
Hamas, Ahmad Jaabari, le 14 novembre 2012, et la trêve le 21 novembre, ont
fait plus de 170 morts palestiniens et six israéliens, en majorité des civils
de part et d’autre.
Lors d’une inspection de la division Gaza de l’armée israélienne mardi, le
Premier ministre Benjamin Netanyahu a estimé qu’un an après l’opération
israélienne « Pilier de défense », « une dissuasion significative avait été
atteinte », citant une baisse de 98% des tirs de roquettes palestiniennes sur
Israël.
« Israël continuera à respecter scrupuleusement le droit international mais
ne restera pas les bras croisés face aux terroristes », a-t-il prévenu.
Les organisations de défense des droits de l’Homme et le Haut-Commissariat
aux droits de l’Homme de l’ONU (HCDH) ont pourtant accusé les belligérants
d’avoir bafoué le droit humanitaire international.
« Le Hamas et les autres organisations terroristes continuent à s’armer de
différentes manières. Ils essayent aussi de développer la voie souterraine,
c’est-à-dire les tunnels », a souligné le Premier ministre israélien.
Israël a rendu publique le 13 octobre la découverte d’un tunnel d’1,7 km
partant de la bande de Gaza et débouchant en territoire israélien, destiné,
selon l’armée israélienne, à des « activités terroristes ».
Le creusement de ce tunnel a été revendiqué par la branche armée du Hamas,
les Brigades Ezzedine al-Qassam, en vue d’une future opération d’enlèvement de
soldats israéliens pour les échanger contre des prisonniers palestiniens.
Le 1er novembre, quatre combattants du Hamas ont été tués et cinq
militaires israéliens blessés lors de la destruction de ce tunnel par l’armée.
Ce tunnel est un « important message à Israël que le Hamas se prépare à
frapper le plus loin possible », a indiqué à l’AFP un dirigeant du mouvement,
Bassem Naïm.
« Le Hamas ne veut pas la guerre ni l’affrontement parce que la situation
intérieure palestinienne pèse lourd, mais si cela se produit, il ne restera
pas les bras croisés et ripostera avec force militairement, politiquement et
diplomatiquement », a-t-il assuré.
Crise avec l’Egypte
L’ensemble des forces de sécurité participaient mercredi à un rassemblement
place de la Katiba, dans la ville de Gaza, pour célébrer la « victoire ».
« Notre message à l’ennemi sioniste est que la résistance palestinienne lui
enlèvera son arrogance dans toute bataille à venir », a déclaré à l’AFP un
cadre des Brigades Ezzedine al-Qassam, assurant que celles-ci étaient plus
fortes qu’il y a un an.
La semaine dernière, le gouvernement du Hamas a annoncé l’introduction
d’une nouvelle matière dans le programme scolaire public dans trois niveaux du
collège-lycée pour promouvoir la « résistance à Israël ».
Cet enseignement théorique a pour but d’inculquer « la foi dans le rôle de
la résistance pour arracher les droits et prendre conscience de l’importance
de préparatifs efficaces pour faire face à l’ennemi », selon Mouetassem
al-Minaoui, directeur des relations internationales du ministère de
l’Education.
Mais dans l’immédiat, la principale menace pour le Hamas vient de la
dégradation de ses relations avec l’Egypte, après la destitution du président
islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet et la destruction des tunnels de
contrebande sous la frontière, et avec l’Iran, en raison de la rupture avec le
régime syrien, allié de Téhéran.
Le Hamas « est confronté à une grave crise après l’échec des Frères
musulmans en Egypte et la tension avec l’Iran, il a perdu des appuis sur les
plans stratégique, politique, économique et sécuritaire », explique Naji
Charab, professeur de sciences politiques à l’Université Al-Azhar de Gaza.
Les options pour le Hamas sont limitées, estime-t-il, considérant que « la
seule issue est la réconciliation » avec le Fatah du président palestinien
Mahmoud Abbas, qui gouverne les zones autonomes de Cisjordanie.
Un responsable du Hamas, Ahmad Youssef, reconnaît « de nombreuses
difficultés à cause de la diminution du soutien de l’Iran mais qui sont en
train d’être surmontées et les relations s’améliorent ».
« Le Hamas s’emploie surtout à résoudre les problèmes causés par la
fermeture des tunnels et il faut un certain temps pour sortir de cette crise »,
a-t-il souligné.
az-sst/agr/cco

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