Tunis, 3 mai 2015 (AFP) – La Tunisie a assuré dimanche avoir pris toutes
les précautions pour assurer la sécurité du pèlerinage juif de la Ghriba la
semaine prochaine, répondant ainsi à Israël qui a fait état de menaces
« concrètes » d’attentat anti-juif ou anti-israélien sur son sol.
Les forces de l’ordre et l’armée « sont là et le plan sécuritaire est en
place », a déclaré le ministre de l’Intérieur Najem Gharsalli à des
journalistes lors d’une visite à Djerba (sud), où se déroulera les 6 et 7 mai
ce pèlerinage annuel.
« Nous assurons (…) que la Tunisie est un pays sûr, que Djerba est une
ville sûre et les visiteurs du monde entier sont les bienvenus », a-t-il
ajouté.
« Ce que je dis est une réponse à plusieurs voix qui ont mis en doute la
(…) capacité de la Tunisie à sécuriser les célébrations » a-t-il précisé.
La veille, le bureau chargé de la lutte contre le terrorisme dépendant du
Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait fait état dans un
communiqué de « menaces élevées et concrètes » d’attentats anti-juifs ou
anti-israéliens en Tunisie. Ces menaces se sont précisées, selon le texte, à
l’approche de la fête juive de Lag Ba’Omer, célébrée cette année le 7 mai.
Cette fête est l’occasion de pèlerinages sur la tombe de grands rabbins en
Israël, mais aussi en Tunisie, notamment sur l’île de Djerba où vit l’une des
principales communautés juives du monde arabe.
Chaque année, des pèlerins, venus surtout de France et d’Israël, se rendent
sur l’île à cette occasion pour le pèlerinage de la Ghriba, du nom de la plus
ancienne synagogue d’Afrique située à Djerba. Le 11 avril 2002, un attentat
meurtrier attribué à Al-Qaïda avait visé cette synagogue.
Le bureau israélien chargé de la lutte contre le terrorisme conseille, au
vu de ces « menaces », de ne pas rendre en Tunisie.
« La Tunisie est capable de protéger les juifs et les visiteurs de la
Ghriba, mieux que d’autres pays », a lancé le ministre tunisien de l’Intérieur.
« La Tunisie est un pays démocratique et sûr. Venez en Tunisie », a-t-il insisté
à l’adresse des pèlerins et des touristes.
Samedi soir, un responsable du ministère tunisien de l’Intérieur avait
démenti toute menace d’attentat anti-juif ou anti-israélien.
« Nous n’avons rien là-dessus. Il n’y a pas de menaces » d’attentat, avait
déclaré à l’AFP ce responsable sous couvert de l’anonymat.
La Tunisie fait face depuis la révolution de 2011 à un essor de la mouvance
jihadiste, qui a tué plusieurs dizaines de militaires et de policiers.
Le 18 mars, pour la première fois depuis le soulèvement de janvier 2011,
des civils ont été visés par un attentat revendiqué par l’organisation Etat
islamique (EI) au musée du Bardo à Tunis, qui a fait 22 morts: 21 touristes
étrangers et un policier tunisien.
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