Les troupes de Tsahal stationnées dans les communautés qui sont proches de la frontière de Gaza vont quitter leur poste dimanche, pour la première fois depuis l’opération Bordure Protectrice, en dépit des protestations des résidents locaux.
Les habitants des localités frontalières de Gaza se disent outrés par la décision prise par le commandement sud de Tsahal. Leur préoccupation vient alors que la décision de Tsahal est prise à la suite de plusieurs violations du cessez-le-feu par le Hamas, des roquettes tirées sur Israël depuis Gaza et les tirs de sniper qui ont blessé un soldat près de la frontière.
Dans une tentative de calmer les tensions, le commandant de la division Gaza, le brigadier général Itay Virov, a rencontré les samedi les résidents de Nahal Oz, promettant de faire tout son possible pour assurer leur sécurité.
Il a noté que les objectifs d’Israël au cours de l’opération Bordure Protectrice n’étaient pas de porter un coup fatal au Hamas, mais que l’organisation terroriste avait néanmoins subi un coup « comme elle n’en avait pas vu depuis des années. »
« Les Hamas est un ennemi diabolique, cruel et intriguant, et pourtant, les alternatives que je vois au règne du Hamas à Gaza sont bien pires. C’est pourquoi je pense que ce n’était pas la bonne chose à faire à l’époque, c’est une bonne chose que nous n’ayons pas vaincu le Hamas, » a-t-il dit. « Au bout du compte, nous voulions voir le Hamas rester où il est. L’effondrement de la bande pourrait nous conduire à une situation bien pire. »
Virov a également affirmé qu’il ne pensait pas qu’il y avait un sens à vaincre le Hamas. « Pensez que nous pouvons dissuader quelqu’un à Sajaiya est prétentieux, pour ne pas dire d’une grande arrogance. Le Hamas a quelque chose à perdre dans cette guerre. Gaza est une grande tragédie. Elle n’a rien. »
« Les dirigeants de Gaza ne désespèrent pas de guerres, et n’ont pas beaucoup d’alternatives à la guerre. Les dizaines de milliers de maisons avec leur toit en plâtre au sol et les dizaines de rues dans lesquelles les véhicules ne peuvent même plus passer, il n’y a pas de garantie que cela dissuadera la population de Gaza, » a-t-il conclu.
A la place des troupes, de nouvelles mesures de sécurité, comme des clôtures électroniques, seront fournies aux communautés situées à une distance de plus d’un kilomètre de la bande de Gaza. Les soldats continueront de protéger les kibboutzim de Nahal Oz et de Kerem Shalom, ainsi que la communauté de Netiv Haasara. Selon les rapports, les troupes peuvent être appelées à renforcer les positions près des trois communautés.
L’armée a déclaré que la décision a été prise « après une évaluation de la situation sécuritaire, en vertu de la compréhension que la protection de Tsahal aux résidents des communautés frontalières de Gaza est optimale, et en coordination avec les chefs des communautés. »
Mercredi, l’armée israélienne a arrêté une marche de protestation de dizaines d’habitants des communautés frontalières de Gaza qui ont quitté le kibboutz Nirim vers une entrée d’un tunnel de Gaza exposée, qui manifestaient contre le retrait de la protection de Tsahal dans la région.
« Il y a une crise de foi entre nous et l’armée, » a dit un des marcheurs, du kibboutz Nirim. « Le retrait des soldats ne fait qu’aggraver la crise. Il y a des communautés entières sur la frontière de Gaza qui dépendent des soldats pour leur sécurité, qui leur permettent de continuer leur routine quotidienne. Maintenant, sans les soldats, nous sommes confrontés à de graves menaces. »
Répondant aux critiques sur le manque de communication claire entre l’armée et les communautés frontalières de Gaza, Virov a convenu que « nous avons besoin de clarifier les communications avec le front intérieur et de donner des instructions claires à la population sur la façon d’organiser une évacuation, etc. J’espère que nous ne répèterons pas les erreurs du passé. »