VENISE (Vénétie), 03 sept 2013 (AFP) – Le réalisateur israélien Amos Gitaï
a estimé mardi à Venise à propos du conflit en Syrie que le cinéma et les
artistes « doivent faire preuve d’idées » pour montrer qu’une autre voie qu’un
conflit armé est possible.
« Les cinéastes, les artistes, les écrivains, il faut que nous posions des
questions et que nous trouvions les moyens de fiction pour dire qu’il y a une
coexistence possible, même si on est dans un moment oppressant dans cette
région », a déclaré à l’AFP le réalisateur, venu présenter son dernier film
d’un seul plan-séquence de 81 minutes, « Ana Arabia », en compétition à la
Mostra qui décernera son lion d’or samedi soir.
« Il faut qu’on projette des idées et moi je trouve que les idées ne sont
pas de si faibles choses. Il y a l’argent, les mitrailleuses, les bombes mais
les idées aussi ont changé la planète alors il ne faut pas hésiter à projeter
des idées et le film c’est une idée », a-t-il ajouté en français.
Interrogé sur le positionnement des politiques et une possible intervention
américaine, M. Gitaï a ajouté: « je suis comme vous, comme tous les citoyens,
on ne sait pas. On est choqué par les brutalités, par une guerre sans fin, par
le fait que la Syrie tue ses propres citoyens….Je ne sais pas ce qui peut
arrêter cette affaire très troublante ».
« Ana Arabia » s’appuie sur l’histoire vraie d’une rescapée de la Shoah,
toujours vivante, convertie à l’islam et mariée à un Arabe de Oum El-Fahem
(Israël), qui a caché pendant plus de 50 ans à sa famille musulmane sa
naissance dans le camp d’Auschwitz.
A partir de cette histoire inspirée à Amos Gitaï, de son propre aveu, par
une dépêche de l’AFP Jérusalem, signée Majeda El-Batsch, et de son travail
documentaire de 30 années sur une petite communauté de Haïfa où Arabes et
Juifs coexistent, le cinéaste nous entraîne dans une histoire actuelle.
Alors qu’elle vient enquêter sur l’histoire bouleversante de l’Israélienne
Leïla Jabbarine, Yael (Yuval Scharf), journaliste, issue de la bourgeoisie
israélienne, découvre la vie quotidienne et les récits de vie de Juifs et
d’Arabes vivant ensemble pacifiquement et solidairement dans une petite
enclave située à la frontière entre Jaffa et Bat Yam en Israël.
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