Le djihadiste biennois d’origine jordanienne, Majd N., serait décédé en Irak, selon Le Temps de samedi. Une information qui relance le débat sur le retour en Suisse des combattants. En décembre 2013, l’Office fédéral de la police avait prononcé une interdiction temporaire d’entrée et l’Office fédéral des migrations avait révoqué son statut de réfugié. «La décision était assez sage. Il a pris le risque de quitter la Suisse, il ne pouvait pas revenir comme si de rien n’était», souligne le conseiller national Eric Voruz (PS/VD).
Pour lui, une personne qui n’a pas la nationalité helvétique et qui quitte la Suisse pour le djihad ne doit pas pouvoir revenir. Une position appuyée par son homologue Yannick Buttet (PDC/VS). «Il faut absolument empêcher le retour des djihadistes étrangers. Ils ont vécu ou participé à des exactions assez atroces. Nous ne devons pas devenir une base arrière du terrorisme», assure-t-il.
«La protection des citoyens»
Selon lui, le décès de Majd N. montre bien que la Suisse est également touchée par la problématique. «S’ils ont la nationalité helvétique, on est obligé de les accepter, mais il faut les punir plus sévèrement à leur retour», préconise-t-il. Le conseiller national valaisan va même plus loin. Pour lui, les binationaux devraient se voir retirer leur passeport suisse.
«C’est un peu facile de se décharger ainsi. On doit assumer, il n’y a pas de citoyen de seconde zone», rétorque le président du MCG, Roger Golay. Le conseiller national rejoint pourtant les opinions de Yannick Buttet sur les autres points. «Il faut penser à la protection des citoyens. Nous n’avons pas à nous créer des dangers supplémentaires.» De son côté, la conseillère nationale Cesla Amarelle (PS/VD) dénonce une «politique du symbole». «L’efficacité d’une mesure contre les binationaux est quasi nulle. Cela ne concerne que six personnes actuellement en Suisse», souligne-t-elle.
Par ailleurs, la socialiste précise que les demandeurs d’asile soupçonnés d’avoir participé au djihad ne peuvent pas forcément être refoulés. «Si la personne est en danger de mort dans son pays, nous n’avons pas le droit de la renvoyer. Même si c’est un terroriste», détaille-t-elle. Un permis provisoire doit donc lui être attribué. «Mais on peut lui révoquer son droit à l’asile et bien sûr la juger si elle a commis des crimes.» Pour le conseiller national Ueli Leuenberger (Verts/GE), accepter le retour ou non d’un djihadiste n’est pas qu’une question de nationalité.
«Il faut étudier chaque cas individuellement. Notamment si la personne a grandi en Suisse ou si elle a de la famille ici.» Mais selon lui, l’essentiel est ailleurs. «Il faudrait surtout tout faire pour qu’ils ne partent pas en étant beaucoup plus offensifs dans la prévention.»