SI TU ES PERDU, LÈVE LES YEUX. Il Y A TOUJOURS UN DRAPEAU POUR TE GUIDER.

Ça y est! La page est tournée!
Pessah est derrière nous!
Vous le savez sans doute. Je l’ai passé à Eilat. Avec des gens adorables.
Partis en voiture. Superbe traversée du Neguev. Paysages bibliques. L’impression de voir surgir les héros de nos traditions. Mais un désert reste un désert.
Avec son aridité, la chaleur suffocante, et malgré la beauté des paysages, tu as une pensée reconnaissante envers les inventeurs de la climatisation.
Commence le voyage de retour.
Sans pouvoir l’expliquer, tu n’as pas le même entrain. Pourtant, tes  jours ne sont qu’une suite ininterrompue de vacances.
Qu’est-ce qui te rend triste?
Tu repenses à Simone et tu te dis qu’elle avait raison.
La nostalgie… Et, soudain, la, devant toi, en plein désert, deux bouquetins hument le vent chaud de cette merveilleuse ARAVA et…
Ce n’est pas possible. Je rêve.
Un énorme camion, au bord de la route. Et quatre ouvriers, qui élèvent un mât de 4 ou 5 mètres, au bout duquel, flottent nos couleurs. Le bleu et le blanc du Taleth. Ce même taleth qui inspira les premiers sionistes, lors du premier congrès sioniste de Bâle, à faire de ces couleurs, l’objet de notre fierté.
Un court instant, à la façon d’Asterix le gaulois, je suis tenté par une formule facile.
« Ils sont fous ces g… Pardon ces j…mais aussitôt, dans ma tête, les héros de notre histoire me font les gros yeux. Et alors? Tu as tout oublié? 68 ans à peine, et ta mémoire te joue déjà des tours.
Pardon David Ben Gourion
Pardon Menahem Begin
Pardon Très chère Golda.
Pardon à vous tous.
Un instant, je vous ai grillé la priorité. La seule toujours présente, dans l’esprit de cette reconnaissance éternelle que tout notre peuple vous doit.
Grâce à D. Grâce à vous, je vis sur une terre qui fut promise à des générations d’hommes et de femmes, qui sont morts avant de pouvoir la voir de leurs yeux.
Et moi, en ce lendemain de sortie d’Egypte, archétype de toutes les délivrances, moi, ex juif tunisien
Ex juif de France, j’avance dans cette ARAVA, que tant de poètes ont chanté, et je vois des pavillons bleus et blancs se rajouter devant moi. Plus j’avance, plus il y en a.
Comme si, le pays tout entier me fait la fête. A moi, voyageur perdu, égaré entre Eilst et Tel Aviv.
Mon D! Qu’ai-je fait pour mériter un tel honneur?
Oui. Je sais!  Aujourd’hui, je suis un juif d’Israel.
RESPECT.
René SEROR
Envoyé de mon iPhone