BUCAREST, 16 déc 2013 (AFP) – L’ancien vice-président du parti
d’extrême-droite roumain, Lucian Bolcas, accusé d’antisémitisme, s’est retiré
lundi de la course pour un poste de juge à la Cour constitutionnelle après des
réactions très vives contre sa candidature.
M. Bolcas avait été choisi par le Parti social-démocrate (PSD) du Premier
ministre Victor Ponta.
« J’ai refusé cette nomination car je ne veux pas que mon nom soit utilisé
dans un jeu politique pour diviser la coalition au pouvoir », a déclaré M.
Bolcas à la chaîne de télévision privée Antena 3.
Sa candidature avancée par le PSD avait suscité des réactions choquées de
la communauté juive et de certains hommes politiques.
« M. Bolcas a partagé les idées racistes et antisémites de son mentor, le
président du Parti de la Grande Roumanie » (extrême-droite), avait déploré
vendredi le Centre pour la lutte contre l’antisémitisme (MCA) en demandant au
PSD de reconsidérer son choix.
M. Bolcas « se situe à la marge des discours et valeurs démocratiques (…)
après avoir promu des messages positifs sur les criminels de guerre » de la
Seconde Guerre mondiale, avait de son côté souligné le président de l’Institut
Elie Wiesel de recherche sur l’Holocauste, Alexandru Florian.
Le régime du maréchal roumain pro-nazi Ion Antonescu avait provoqué la mort
de 280.000 à 380.000 Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, selon le rapport
d’une commission internationale d’historiens dirigée par le Prix Nobel de la
Paix Elie Wiesel.
La polémique sur M. Bolcas est intervenue alors que la diffusion par la
télévision publique roumaine début décembre d’un chant de Noël violemment
antisémite a suscité un tollé international et entraîné des sanctions contre
ce média.
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