Quelques jours après les attentats, la Tour Eiffel endeuillée s’est vêtue des couleurs bleu blanc
rouge, ces couleurs que le monde entier a arboré sur ses façades les plus emblématiques,
notamment celle de la mairie de Tel Aviv et les murailles de Jérusalem.
A Paris, la vie reprend lentement son cours. Dans les cœurs, se mêlent, aux sentiments d’effroi, de
peur et de tristesse, la volonté et l’envie de continuer à vivre, de s’attabler aux terrasses, d’aller
aux concerts, aux matchs, de jouir de toutes les libertés dont ces terroristes lourdement armés
voudraient nous priver.
Les visages des victimes innocentes de ce terrorisme barbare et impitoyable nous hantent. Ils
étaient épris de liberté, amoureux d’une vie que des terroristes sont venus leur arracher.
Nous nous souviendrons de ce terrible vendredi 13 novembre, de ce Shabat où nous attendions la
libération des otages du Bataclan alors qu’un grand nombre avait déjà trouvé la mort dans la salle
de concert et sur les terrasses des restaurants du 10eme et 11eme arrondissements où des
kamikazes se sont fait sautés.
Nous étions en relation étroite avec les services de sécurité du 11ème arrondissement dans lequel
vit une grande partie de la communauté juive de Paris, et avons été alertés par les personnes
responsables du caractère impératif de ne pas sortir dans les rues tant que les forces de l’ordre
n’avaient pas donner l’assaut.
Les jours d’après, ce fut l’effroi, Paris mortifiée, Paris horrifiée, personne dans les rues, place au
silence et aux milliers de bougies …
Aujourd’hui, après le recueillement vient l’heure du questionnement : comment des enfants de la
République tuent d’autres enfants de la République, comment en venir à bout d’un terrorisme qui a
pris le temps de s’installer impunément et même gangrené certains coins de France, comment
peut-on tuer au nom d’Allah, combien sont-ils encore tapis dans l’ombre prêts à tuer, pourquoi si
peu de gens sont descendus dans les rues lorsque des terroristes ont tué à bout portant des
enfants juifs dans leur école, pourquoi n’ont-ils pas compris que c’était le début d’une terrible
histoire, combien aurions-nous été à manifester s’il n’y avait eu que l’attentat de l’hypercacher sans
celui de Charlie ? Va-t-on enfin comprendre qu’il s’agit du même terrorisme que celui qui sévit
partout dans le monde et depuis des années en Israël, avec la même philosophie, les mêmes
stratégies funestes ?
Gardons l’espoir que nos valeurs de » liberté égalité fraternité » sauront battre l’obscurantisme et la
folie meurtrière. Restons fidèles à nos valeurs juives et à l’enseignement de nos maîtres qui nous
fait respecter la vie
GIL TAIEB