Les USA et Israël adoptent une politique commune de transparence quant à l’Iran
Les Etats-Unis et Israël suivent conjointement une ligne de « pas de surprise » au sujet des négociations entre l’Iran et les six puissances mondiales, dans une tentative de parvenir à un accord final sur le programme nucléaire iranien, rapportait mercredi le quotidien israélien Haaretz, citant un haut responsable israélien.
Au lendemain d’une rencontre à Genève cette semaine avec l’Iran, les Etats-Unis auraient informé Israël de ses intentions de mener des pourparlers directs avec la République islamique, comme l’indique Haaretz, hors du cadre des négociations formelles avec la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.
Suite à une conversation entre le vice secrétaire d’Etat américain William Burns qui a mené des discussions secrètes en huis clos avec l’Iran et guidé les rencontres à Genève lundi et mardi, et le ministre des Affaires stratégiques, Youval Steinitz, la politique américaine de « transparence » vis à vis de l’Etat hébreu apparaît avec plus de clarté.
Cet engagement entre les deux alliés s’est imposé après que, début 2013, les Etats-Unis ont emprunté la voie des pourparlers sur le nucléaire iranien sous l’égide du Sultan d’Oman, sans consulter Israël, qui s’est senti mis à l’écart par son plus grand ami.
Ce n’est qu’en septembre 2013 que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou aurait été mis au courant par le président Barack Obama à la Maison Blanche, de la tenue de discussions débutées plusieurs mois plus tôt, une donnée qu’Israël avait obtenu auparavant par ses services de renseignements.
Les pourparlers se sont achevés mardi soir, sur une note « positive » selon le vice ministre des Affaires étrangères pour les affaires légales et Internationales, Abbas Araghchi, qui a représenté la délégation iranienne.
Ces discussions ont précédé le cinquième tour des négociations avec les 6 puissances, qui débuteront à Vienne le 16 juin et devraient esquisser un plan d’accord final pour une sortie progressive du nucléaire. Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est montré beaucoup plus pessimiste, rapporte Haaretz.
Moshe Ya’alon prévient
Le ministre israélien de la Défense Moshe Ya’alon a prévenu les 6 puissances qu’une extention des pourparlers au delà de l’échéance du 20 juillet permettrait à l’Iran de cimenter ses positions nucléaires.
« Ils pensent qu’ils obtiendront des options nucléaires en manipulant l’Occident par des sourires », a affirmé Ya’alon, qui appelle à des sanctions économiques intensives contre l’Iran. De hauts responsables israéliens s’inquiètent que les Etats-Unis se contente d’un gel de l’enrichissement en uranium, tandis que la solution envisagée par l’Etat hébreu est une destruction totale des acquis nucléaires iraniens.
« L’Iran veut étendre les pourparlers afin de gagner du temps et réhabiliter son économie, pendant ce temps, il maintient sa capacité nucléaire », a menacé Ya’alon, qui qualifie l’Iran d' »ennemi public numéro un ».
Le président iranien a affirmé par ailleurs que l’Iran fera « tout son possible » pour parvenir à un accord avant le 20 juillet.
« L’Iran a démontré qu’il menait un programme nucléaire à des fins pacifiques. Il fera tout son possible pour parvenir à un accord final avec le groupe 5+1 », a déclaré M. Rohani au deuxième jour de sa visite d’Etat en Turquie.