ROME, 14 oct 2013 (AFP) – Le directeur du Centre Simon Wiesenthal,
organisation juive qui lutte pour que les criminels nazis répondent de leurs
crimes, a proposé que la dépouille de l’ancien SS Erich Priebke soit remise à
l’Allemagne et qu’elle procède à son incinération.
Dans une interview publiée lundi dans le quotidien La Stampa, Efraim Zuroff
estime que « la meilleure chose à faire est de remettre la dépouille à
l’Allemagne, afin qu’elle y soit incinérée ».
Priebke, le capitaine SS responsable du massacre des Fosses Ardéatines à
Rome en 1944 (335 civils tués), est mort vendredi dans la capitale italienne à
l’âge de 100 ans.
« L’Allemagne a les lois les plus idoines pour éviter que les funérailles et
l’inhumation ne se transforment en un show de néonazis » à Rome, a-t-il estimé.
L’incinération est « la solution la plus efficace pour qu’il ne reste aucune
trace d’un criminel nazi comme Priebke. Le cadavre de Hitler a été brûlé, et
cela s’est révélé la solution la meilleure, parce que cela permettait la
destruction de tout ce que le nazisme avait représenté », a déclaré le
responsable du Centre Wiesenthal.
L’avocat de Priebke, Me Paolo Giachini, avait affirmé samedi que les
funérailles se tiendraient mardi dans l’une des nombreuses églises de la
capitale italienne, sans dire laquelle. Mais un porte-parole de l’évêché de
Rome –dont l’évêque est le pape François– avait indiqué qu’il n’en était pas
question.
L’avocat avait d’abord annoncé vendredi que l’ancien criminel de guerre
nazi serait enterré près de son épouse à San Carlos de Bariloche, au sud-ouest
de Buenos Aires, où il s’était réfugié après la guerre. Mais le gouvernement
argentin avait aussitôt annoncé qu’il refusait de recevoir sur son territoire
le corps du criminel nazi.
Ses partisans voudraient organiser une cérémonie dans la rue, selon les
médias.
Dimanche soir, des militants du mouvement fasciste « Militia » ont tenté de
déposer un bouquet de fleurs sous les fenêtres de l’appartement où avait vécu
Priebke, mais en ont été empêchés par une unité de la DIGOS (police des
opérations spéciales).
De nombreuses voix, notamment dans la communauté juive romaine, se sont
élevées pour rappeler que le le 16 octobre serait célébré le 70e anniversaire
de la déportation d’un millier de juifs du ghetto de Rome.
jlv/ros