Poitiers, 13 mars 2015 (AFP) – Jean-François Chazerans, enseignant dans un
lycée de Poitiers et suspendu après avoir été soupçonné d’apologie d’actes de
terrorisme lors d’un débat en classe après l’attentat contre Charlie Hebdo et
un supermarché casher, a été entendu pendant quatre heures vendredi par une
commission disciplinaire au rectorat.
Il s’agissait pour la quarantaine de membres de cette commission
administrative paritaire d’entendre les explications de ce professeur de
philosophie après des propos tenus en classe avec ses élèves de terminale. Le
8 janvier, au lendemain des attentats à Paris, M. Chazerans avait organisé des
débats en classe. Des parents d’élèves s’étaient plaints au rectorat pour les
propos qu’auraient tenus le professeur.
Le parquet avait également été saisi pour « apologie du terrorisme » mais
avait finalement classé l’affaire.
C’est sur la base de l’avis du conseil de discipline que le recteur Jacques
Moret, qui le présidait, tranchera dans dix jours sur le sort de ce professeur
de philosophie. « Ils cherchent à m’accrocher sur l’ensemble de mon oeuvre », a
déclaré Jean-François Chazerans à l’issue de son audition.
« On s’écarte de la saisine », a estimé son avocat, Me Amaury Auzou,
dénonçant « un peu d’acharnement » à l’encontre de son client. « On essaie de
trouver quelque chose pour justifier cette suspension », a-t-il ajouté. Dans
cette affaire, « il y a quand même la dignité d’un homme, la présomption
d’innocence, et « la seule erreur qu’on peut reprocher à M. Chazerans c’est
d’avoir provoqué le débat », a conclu l’avocat.
Dans l’éventualité de sanctions, l’enseignant se dit prêt à saisir le
tribunal administratif.
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