Des résultats qui démontrent une nouvelle fois l’importance du phénomène. Une année jour pour jour après sa création, la plateforme d’accueil téléphonique de signalements anti-djihad (1) affiche des chiffres pour le moins préoccupants : depuis le 29 avril 2014, ce centre d’appel instauré par le Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve dénombre 1 864 personnes signalées pour leur comportements radicaux, certaines d’entre elles affichant leur volonté de rejoindre la Syrie et l’Irak.
Selon ce premier bilan annuel, ces signalements – qui ont permis de constater pas moins de 231 départs effectifs – concernent 57% d’hommes et 43% de femmes, dont 75% de majeurs (1390 personnes) et 25% de mineurs (474 cas). Dans le même temps, 56,12% des appels recensés concernent des personnes converties où « probablement converties », soit 1046 personnes. A ce titre, la part des femmes ne cesse d’augmenter : alors que 805 d’entres elles ont été signalées en l’espace d’une année, elles l’ont été davantage que les hommes au cours du mois de mars : 136 signalements féminins contre 125 masculins.
Plus de 1500 Français ou résidents impliqués dans les filières terroristes en Syrie et en Irak
Enfin, selon une étude statistique menée dans le cadre du premier anniversaire de cette plateforme d’appel, 43% des signalements sont réalisé par les parents du 1er degré (père, mère, frère et sœur), dont plus de la moitié par la mère (26,6%). mais cette plateforme prend aussi en compte, outre le numéro vert, les signalements dits «de proximité» réalisés par la police, les services sociaux, Pôle Emploi, etc.
Le Premier ministre Manuel Valls avait par ailleurs affirmé jeudi, trois jours après la révélation de l’attentat présumé de Sid Ahmed Ghlam déjoué fortuitement, que «1573 Français ou résidents en France (étaient) recensés pour leur implication dans (des) filières terroristes» en Irak et en Syrie, soit un quasi triplement depuis le 1er janvier 2014. Dans le même temps, la présence de 800 d’entre eux a été attestée sur zone, 434 y sont actuellement et 96 y ont trouvé la mort.
La ministre de la Justice Christiane Taubira a pour sa part indiqué que 39 enquêtes judiciaires antiterroristes ont été ouvertes depuis le début de l’année et 35 personnes mises en examen. Au total, 125 procédures judiciaires concernant des dossiers terroristes en lien avec la Syrie sont ouvertes en France. Quelque 166 personnes ont été mises en examen dans le cadre de ces procédures et 113 d’entre elles placées en détention provisoire, a détaillé la Chancellerie.
(1) Le numéro mis en place est le 08.00.00.56.96.