Les cantines des écoles de Perpignan ne
serviront plus de viande de substitution au porc à la rentrée et les familles
refusant cette viande devront s’inscrire à un menu végétarien, a-t-on appris
mardi auprès de la mairie.
Le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol (Les Républicains, ex-UMP), a
confirmé à l’AFP une information du quotidien L’Indépendant titrant « Perpignan
dit stop aux menus de substitution ».
Le maintien ou la suppression dans les cantines scolaires de menus sans
porc correspondant aux prescriptions religieuses juives et musulmanes, est
devenu ces derniers mois source de polémique d’autant qu’en mars le président
du parti de droite, Nicolas Sarkozy, s’était dit favorable à la disparition
des menus sans porc, au nom de la laïcité.
« Chacun sait que les menus de substitution avaient un caractère
confessionnel et, au-delà du porc, des enfants ne mangeaient pas parce que la
viande n’était pas halal: on jetait 300 kilos de viande par semaine, j’ai
beaucoup étudié la question et je propose un menu végétarien, pour lequel il
n’y a pas de prescription religieuse halal ou casher », a expliqué M. Pujol à
l’AFP.
« La décision a été prise il y a plus de trois mois et nous n’avons eu
aucune contestation », assure M. Pujol.
Selon le quotidien local, plus d’un quart des 4.700 repas servis l’an
dernier dans les écoles de la ville étaient des repas de substitution.
Le maire indique que 15% environ des parents inscrivant actuellement leurs
enfants à la cantine pour la rentrée prochaine ont fait le choix du menu
végétarien (incluant oeufs, steaks de soja et légumineux), malgré une
contrainte non négligeable: une fois choisi, il doit être consommé
quotidiennement au moins huit semaines (entre deux périodes de vacances
scolaires), « pour des raisons logistiques », selon M. Pujol.
La création d’un menu végétarien dans les cantines scolaires a été proposée
fin mars dans une tribune au journal Le Monde signée par des intellectuels,
dont le moine bouddhiste et écrivain Matthieu Ricard.
« Le repas végétarien est celui qui convient au plus grand nombre –
musulmans, juifs, chrétiens, athées ou autres », écrivaient les signataires,
dénonçant la tentation « d’utiliser le porc ou la laïcité pour attiser la haine
confessionnelle et diviser les Français ».
Le maire UMP de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, venait de déchaîner une
vive polémique en annonçant la suppression du menu de substitution dans les
cantines scolaires de sa ville.
Cette position était loin de faire l’unanimité à l’UMP, malgré l’appui de
Nicolas Sarkozy.
A gauche, le PCF dénonçait « une provocation scandaleuse » et une « tentative
misérable de courir derrière le FN ». C’est « une minable manoeuvre
politicienne », lançait Juliette Méadel, porte-parole du PS, la taxant même
d' »acte raciste ».
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