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Obama: « le monde est uni contre l’Etat islamique »

La coalition craint que l’EI utilise des boucliers humains; menaces accrues d’attentats en Occident

« L’ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, Samantha Power, le Secrétaire d’Etat John Kerry, et le président Barack Obama lors d’une rencontre avec des responsables de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de la Jordanie, de Bahreïn et du Qatar, le 23 se ( Saul Loeb (AFP) ) »L’ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, Samantha Power, le Secrétaire d’Etat John Kerry, et le président Barack Obama lors d’une rencontre avec des responsables de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de la Jordanie, de Bahreïn et du Qatar, le 23 se ( Saul Loeb (AFP) )

Les Etats-Unis et leurs alliés, qui ont commencé à frapper les djihadistes de l’Etat islamique en Syrie, ont envoyé un « message clair » d’unité, a prévenu Barack Obama à la veille d’une réunion de l’ONU mercredi sur les moyens de contrer ce groupe ultraradical.

« Grâce aux efforts sans précédent de cette coalition, je pense que nous sommes en mesure d’envoyer un message clair indiquant que le monde est uni », a déclaré le président américain mardi, à l’issue d’une rencontre avec des responsables de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de la Jordanie, de Bahreïn et du Qatar.

Les Etats-Unis aidés de leurs alliés arabes ont pour la première fois attaqué mardi l’EI en Syrie, ouvrant un nouveau front dans la guerre contre ce puissant groupe ultraradical, déjà cible de frappes en Irak.

Après cette première intervention étrangère en Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011, le président américain Barack Obama a affirmé que « la force » de la coalition anti-djihadistes « démontre clairement (…) qu’il ne s’agit pas simplement du combat de l’Amérique ».

« Le président Barack Obama lors d’une rencontre avec des responsables de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de la Jordanie, de Bahreïn et du Qatar, le 23 septembre 2014 à New York ( Saul Loeb (AFP) ) »Le président Barack Obama lors d’une rencontre avec des responsables de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de la Jordanie, de Bahreïn et du Qatar, le 23 septembre 2014 à New York ( Saul Loeb (AFP) )

A l’occasion de l’ouverture mercredi de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, M. Obama devrait chercher à renforcer cette coalition et presser les dirigeants de la planète de tout faire pour éviter que des militants étrangers ne rejoignent les rangs de l’EI.

L’opération en Syrie est survenue au moment où un otage français est menacé d’exécution en Algérie par un groupe djihadiste lié à l’EI. Les ravisseurs ont menacé lundi soir de l’exécuter dans les 24 heures si la France ne cessait pas ses raids en Irak.

Les frappes en Syrie ont été « très réussies », a assuré le Pentagone. Les bombardements ont notamment visé des sites d’entraînement et des centres de commandement dans les régions de Raqa (nord), le bastion de l’EI, de Deir Ezzor (nord-est) et d’Hassaka (nord-est).

Cinq « nations partenaires » arabes – Jordanie, Bahreïn, Qatar, Arabie saoudite, Emirats arabes unis – « ont participé ou appuyé » ces frappes contre les djihadistes qui ont proclamé un califat sur les vastes régions qu’ils contrôlent à cheval entre la Syrie et l’Irak, a-t-il ajouté.

A l’exception du Qatar, ces pays arabes ont confirmé leur participation aux raids.

« Carte de la Syrie indiquant les frappes aériennes des États-Unis et leur alliés sur des positions jihadistes de l’EI ( S. Ramis/G. Handyside (AFP) ) »Carte de la Syrie indiquant les frappes aériennes des États-Unis et leur alliés sur des positions jihadistes de l’EI ( S. Ramis/G. Handyside (AFP) )

Le président Bachar al-Assad, dont le régime est considéré comme illégitime par les Etats-Unis, a affirmé soutenir « tout effort international » pour combattre les djihadistes. Damas a indiqué en outre avoir été informé de ces frappes à l’avance par Washington qui exclut cependant toute coopération avec Damas.

L’opposition syrienne modérée a favorablement accueilli les frappes tout en appelant à faire pression sur M. Assad dont elle réclame le départ.

Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a lui affirmé que son parti, allié du régime syrien, était opposé aux frappes, refusant de s’aligner sur une coalition qui servirait « les intérêts américains ».

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a souligné pour sa part que les djihadistes représentaient « une menace pour la paix » mais sans aller jusqu’à soutenir ouvertement les raids.

Fuite des civils

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), environ 120 djihadistes ont été tués dans les frappes, dont 70 de l’EI et 50 d’Al-Qaïda. Un militant basé à Raqa, Abou Youssef, a indiqué que les djihadistes n’avaient « pas totalement abandonné leurs positions » mais s’étaient redéployés.

« Des Syriens au milieu des décombres de leur village Kfar Derian touché le 23 septembre 2014 par les frappes de la coalition internationale ( Sami Ali (AFP) ) »Des Syriens au milieu des décombres de leur village Kfar Derian touché le 23 septembre 2014 par les frappes de la coalition internationale ( Sami Ali (AFP) )

Pris de panique, « les civils qui habitent près de positions de l’EI (…) ont pris la fuite », a encore indiqué l’OSDH.

Les Etats-Unis ont aussi frappé, mais seuls, le « groupe Khorassan », lié à Al-Qaïda, dans la région d’Alep (nord), selon un porte-parole du Pentagone, John Kirby. Ce groupe s’apprêtait à lancer des « attaques majeures » contre des cibles occidentales et éventuellement aux Etats-Unis.

L’opération de la coalition survient alors que l’EI poursuit son offensive pour s’emparer d’Aïn al-Arab (Kobané en kurde), troisième ville kurde de Syrie, dont la prise lui donnerait le contrôle total d’une longue bande de la frontière syro-turque.

Un Français menacé d’exécution

Avant les raids en Syrie, l’EI avait appelé ses partisans à tuer les ressortissants des pays membres de la coalition.

« Capture d’écran d’un portrait d’Hervé Gourdel, placé sous les arcades de la mairie de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), le 23 septembre 2014 ( AFP ) »Capture d’écran d’un portrait d’Hervé Gourdel, placé sous les arcades de la mairie de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), le 23 septembre 2014 ( AFP )

Quelques heures plus tard, le groupe djihadiste algérien « Jund al-Khilafa », qui soutient l’EI, menaçait dans une vidéo « d’égorger dans les 24 heures » l’otage français, Hervé Pierre Gourdel, enlevé dimanche à Tizi Ouzou, à l’est d’Alger.

La France a catégoriquement rejeté le « chantage » des ravisseurs, promettant la poursuite de ses opérations en Irak.

De son côté, l’épouse d’un chauffeur de taxi britannique pris en otage par l’EI a plaidé pour sa libération, affirmant avoir reçu un enregistrement dans lequel son mari la supplie d’intervenir pour qu’il soit relâché. Alan Henning était présenté comme la prochaine victime sur la liste, dans la vidéo montrant la décapitation d’un autre Britannique, David Haines.

Le Royaume-Uni, qui se borne pour l’instant à livrer des armes aux combattants kurdes, envisage de participer aux frappes, selon la presse britannique. « C’est un combat auquel il est impossible de se soustraire. Ces gens veulent nous tuer », a déclaré le Premier ministre David Cameron.

En Australie, un « terroriste présumé sous surveillance » a été abattu par la police après qu’il eut poignardé deux agents de la lutte antiterroriste dans un commissariat. Selon les médias australiens, l’homme avait menacé le Premier ministre australien Tony Abbott et avait été vu brandissant un drapeau du groupe EI.

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