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Nucléaire iranien: Obama promet à Netanyahu d’être vigilant Par Tangi QUEMENER

 
WASHINGTON, 30 sept 2013 (AFP) – Barack Obama a promis lundi de faire
preuve de vigilance dans les discussions à venir avec l’Iran, tandis que son
hôte Benjamin Netanyahu a réclamé le démantèlement du programme nucléaire
« militaire » de Téhéran.
« Il est impératif que l’Iran ne possède pas d’arme nucléaire, le Premier
ministre et moi-même sommes d’accord là dessus depuis que j’ai pris mes
fonctions », a déclaré M. Obama après s’être entretenu dans le Bureau ovale
avec le dirigeant israélien.
En réponse implicite à ce dernier, qui a pressé ces derniers jours les

Etats-Unis de ne pas se laisser abuser par la récente « offensive de charme »

diplomatique des Iraniens, M. Obama a assuré que son pays entamait ces
négociations « avec une grande vigilance ».

   La semaine dernière a été marquée par des développements spectaculaires

entre Iran et Etats-Unis: les Iraniens ont accepté de reprendre les

négociations sur leur programme nucléaire et les chefs de la diplomatie des
deux pays, John Kerry et Mohammad Javad Zarif, se sont rencontrés jeudi en
marge de l’assemblée générale de l’ONU.

Et vendredi, un coup de téléphone historique a eu lieu entre M. Obama et

son nouvel homologue iranien Hassan Rohani. Depuis son investiture en août, ce
dernier, élu avec le soutien des réformateurs, a multiplié les déclarations
apaisantes et les ouvertures envers l’Occident, à rebours de la rhétorique
enflammée de son prédécesseur ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad.

Comme à l’ONU mardi dernier, M. Obama a appelé à « donner une chance à la
diplomatie ». « Il nous faut voir s’ils sont vraiment sérieux lorsqu’ils
promettent de respecter les règles internationales », a-t-il ajouté à propos
des Iraniens.
Maintien de l’option militaire
« Il va nous falloir des actes qui donneront confiance à la communauté
internationale sur le fait qu’ils remplissent pleinement leurs obligations
internationales et ne peuvent pas obtenir une arme nucléaire », a assuré M.
Obama face aux journalistes.
M. Netanyahu l’a rejoint sur ce point, mais il a réclamé ces derniers jours
un démantèlement du programme nucléaire iranien, tandis que M. Obama a admis
la possibilité que Téhéran conserve un programme civil. M. Rohani n’a pas
dévié de la ligne de son prédécesseur en affirmant que son pays n’avait pas
l’intention de se doter d’une arme atomique, mais avait le droit d’accéder à
l’énergie nucléaire.
M. Netanyahu a exigé que « l’Iran démantèle complètement son programme
nucléaire militaire », en réclamant aussi le maintien des sanctions actuelles
pendant les négociations.
« Il faut maintenir cette pression », a-t-il martelé. En outre, « si l’Iran
continue à faire progresser son programme nucléaire pendant les négociations,
les sanctions devraient être renforcées », a ajouté le dirigeant israélien.
De son côté, M. Obama a fait valoir que « c’est grâce aux sanctions sans
précédent que nous avons réussi à mettre en place ces dernières années que les
Iraniens semblent désormais prêts à négocier ».

   Washington et ses alliés soupçonnent le programme nucléaire iranien d’avoir
des visées militaires, ce que Téhéran dément. La Maison Blanche n’a pas exclu
un recours à la force en cas d’échec de la diplomatie mais a fait valoir que
l’Iran n’avait pas encore commencé à assembler une bombe atomique et qu’il
était encore temps de discuter.

Mais si cette voie échoue, « nous ne renonçons à aucune possibilité, dont
l’option militaire », a répété M. Obama lundi.
Israël, à portée des missiles iraniens, considère que le programme
nucléaire du pays constitue une menace pour son existence. Le gouvernement de

M. Netanyahu a évoqué à mots à peine couverts une opération militaire
unilatérale visant les infrastructures nucléaires de la république islamique.
   Contrairement à M. Ahmadinejad, qui avait nié l’Holocauste, M. Rohani a
condamné « le massacre des juifs par les nazis », tout en ajoutant que ce
« crime » ne justifiait pas « l’occupation » israélienne, également « condamnable »
à son sens.
Mais pour M. Netanyahu, le remplacement de M. Ahmadinejad par M. Rohani n’a
rien changé, et devant l’assemblée générale de l’ONU mardi, il tentera de
convaincre que la menace iranienne n’a pas diminué.
   Avant de partir pour les Etats-Unis, M. Netanyahu a dénoncé « l’offensive de
charme » du président iranien, affirmant avoir « l’intention de dire la vérité
face à l’offensive de belles paroles et de sourires ».

tq/jca

 

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