Selon des accords instaurés par Israël après 1967, les Juifs ne sont pas autorisés à y exercer leur culte
Des députes du parti travailliste (gauche) et du Likoud (droite) se sont associés pour présenter un nouveau projet de loi au parlement israélien (Knesset), qui autoriserait les Juifs de prier dans l’enceinte du Mont du Temple à Jérusalem, pour la première fois depuis la destruction du Second Temple, il y a 2000 ans, rapporte dimanche le site d’information Ynet.
Selon des accords et des lois instaurés par Israël après 1967, les Juifs ne sont pas autorisés à prier sur le site.
Le projet des députés Miri Regev (Likoud) et Hilik Bar (parti travailliste) vise à étendre la liberté de culte sur le Mont du Temple, telle qu’elle est appliquée au caveau des Patriarches de Hébron, où Juifs et Musulmans partagent le lieu saint.
Les non-musulmans peuvent se rendre sur ce site mais ne sont pas autorisés à y prier. Toutefois, des Juifs nationalistes religieux, qui réclame le droit d’exercer leur culte, tentent souvent d’y pénétrer. Au pied de l’esplanade se situe le mur des Lamentations.
Régulièrement, des heurts entre fidèles musulmans et forces de sécurité éclatent sur l’esplanade, que les Musulmans appellent le « Noble sanctuaire » et les Juifs « Mont du Temple », un lieu sacré pour l’islam comme pour le judaïsme.
En février, des affrontements ont éclaté et deux policiers israéliens ont été blessés par des jets de pierre, tandis que trois Palestiniens ont été arrêtés.
« Je crois fermement que les troubles sur le Mont du Temple causés par les Musulmans devraient conduire à sa fermeture pour les Arabes » a expliqué Miri Regev, citée par Ynet.
« Une égalité totale sur le Mont du Temple »
Devant l’aspect sensible de la proposition, et les problèmes qu’elle pourrait causés au sein de la population palestinienne, le Premier ministre Benyamin Netanyahou devrait œuvrer pour empêcher l’adoption de la loi.
Dans un tel cas de figure, la députée Miri Regev, qui dirige la commission des Affaires internes de la Knesset, a annoncé qu’elle se tournera vers la Cour suprême pour arbitrer la question.
« Le Premier ministre n’est pas le seul à décider sur la question, et si la proposition ne passe pas, je solliciterai la Cour suprême avec une pétition pour que les Juifs soient autorisés à prier avec le talit (châle de prière) et les téfilines (phylactères) sur le Mont du Temple », a-t-elle déclaré.
Pour la député du Likoud, « il n’y a aucune raison pour que les Juifs ne soient pas autorisés à prier dans le lieu le plus saint du monde ».
Le défenseur du projet de loi pour le parti travailliste, Hilik Bar, a déclaré samedi qu’il était fier de promouvoir le projet de loi en tant que représentant de la gauche.
« Je crois qu’une égalité totale sur le Mont du Temple permettra aux Juifs et aux Arabes de vivre côte à côte. J’ai insisté pour que le Waqf (l’autorité qui gère les legs saints musulmans à Jérusalem) ne pas soit lésé, mais les Musulmans doivent comprendre que nous avons aussi le droit d’y prier », a décaré Bar, cité par Ynet.
Afin de diminuer les tensions sur le Mont du Temple, le projet de loi stipule qu' »aucune manifestation, protestation ou incitation qui perturbe la paix ne sera tolérée ». Le projet prévoit notamment que toute personne ou autorité qui empêche un fidèle de prier sur le Mont du Temple sera passible d’une amende de 50,000 shekels (10.000 euros).
