Jérusalem, 13 avr 2015 (AFP) – Le ministre israélien des Renseignements,
Youval Steinitz, a dénoncé lundi la décision russe de lever l’interdiction de
livrer à l’Iran des missiles S-300.
Cette annonce est le « résultat direct de la légitimité accordée à l’Iran
avec l’accord en cours de préparation, et la preuve que la croissance
économique qui suivra la levée des sanctions (internationales) sera exploitée
par l’Iran pour s’armer et non pas pour assurer le bien-être du peuple
iranien », a affirmé ce proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un
communiqué.
Il faisait allusion à l’accord-cadre conclu le 2 avril par l’Iran et les
grandes puissances pour imposer des contrôles plus stricts sur le programme
nucléaire de Téhéran, en échange desquels l’Iran demande la levée des
sanctions internationales. Cet accord doit être finalisé avant fin juin.
« Au moment ou l’Iran prend ses distances chapitres après chapitres de
l’accord-cadre, la communauté internationale commence déjà à procéder à des
allègements » des sanctions prises contre Téhéran, a dit M. Steinitz.
« Au lieu d’exiger de l’Iran de cesser ses activités terroristes auxquelles
il se livre au Moyen-Orient et dans le monde, on lui permet de s’équiper d’un
armement moderne, ce qui ne peut que renforcer son agressivité » a-t-il
poursuivi.
Israël est le plus farouche détracteur de l’accord-cadre conclu en Suisse
entre l’Iran d’une part, et son grand allié américain et cinq autres
puissances d’autre part.
Le président Vladimir Poutine a signé lundi un décret annulant
l’interdiction faite à la Russie de livrer à l’Iran des missiles S-300. La
présidence russe ne dit rien de la vente ou de la possibilité immédiate d’une
livraison de batteries antiaériennes S-300 mais le décret ouvre en théorie la
voie à de possibles livraisons par voies maritime, terrestre et aérienne.
Selon la radio militaire israélienne, l’éventuel livraison et déploiement
de batteries S-300 « ne peut que rendre plus compliquée une possible attaque
israélienne ou américaine contre les installations nucléaires iraniennes » en
cas d’échec des négociations sur un accord nucléaire final.
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