Bobigny, 19 jan 2015 (AFP) – Deux soldats en faction devant un collège juif du Raincy (Seine-Saint-Denis), menacés par un homme qui avait tiré la culasse de son arme à leur vue, ont armé leur fusil d’assaut et fait fuir l’auteur des menaces, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Vers 02H00 dans la nuit de samedi à dimanche, une voiture s’est arrêtée devant le collège-lycée juif Merkaz Hatorah de cette banlieue nord-est de Paris, a précisé une source proche du dossier.
La porte coulissante de la voiture s’est ouverte, les deux soldats, chargés de protéger les lieux dans le cadre du plan Vigipirate, s’en sont approchés et ont demandé aux automobilistes « de circuler », a-t-elle ajouté.
« Le passager, cagoulé, a alors tiré vers l’arrière la culasse d’une d’arme
d’épaule », comme s’il allait faire feu, a-t-elle poursuivi. Il n’était pas
possible dans l’immédiat de savoir s’il s’agissait d’une arme létale ou
factice, ni si les auteurs des menaces avaient l’intention de passer à l’acte ou s’il s’agissait d’une provocation, a précisé une source policière.
« Les deux soldats ont armé leur Famas », le fusil d’assaut de l’armée
française, et « le conducteur a aussitôt démarré en trombe », selon la source proche du dossier. La voiture a disparu dans la nuit sans qu’aucune course-poursuite ne soit lancée.
Selon une source militaire, les soldats, qui ont entendu un bruit de
culasse, « ont eu une réaction appropriée ».
Depuis les attentats de Paris, les soldats postés devant les lieux
sensibles de la région parisienne ont été l’objet d’une série d’actes
d’intimidation, ou de simple provocation.
Un jeu dangereux selon cette source: « Nos militaires sont armés et
susceptibles de se servir de leurs armes » lorsque la loi les y autorise,
rappelle-t-elle.
Des rumeurs persistantes sur internet suggèrent en effet que les militaires qui patrouillent en région parisienne n’ont pas de munitions et ne sont pas en mesure de faire feu.
L’enquête a été confiée au commissariat local.