Un responsable du NPA (Nouveau parti
anticapitaliste) a été relaxé mercredi des poursuites pour organisation de
manifestation interdite après des incidents en juillet en marge de
protestations contre l’intervention israélienne à Gaza.
Le parquet poursuivait Alain Pojolat pour avoir maintenu à Paris durant
l’offensive israélienne deux rassemblements propalestiniens interdits par la
police, l’un à Barbès, l’autre à République, et dont il reste des images
d’émeutes urbaines et de dérapages antisémites.
C’est lui qui avait déclaré ces manifestations en préfecture au nom d’un
collectif de partis et d’associations et qui avait été avisé de leur
interdiction.
Mais ce militant gauchiste de longue date, âgé de 66 ans, réplique que « ce
n’était pas à moi de me charger de faire respecter cette décision. J’ai à
prévenir et après la décision est prise collectivement. Mon parti et d’autres
organisations ont décidé de maintenir » les appels à manifester. Et d’enfoncer
le clou: « C’est une décision collective, je n’aurais pas le pouvoir à moi seul
de faire descendre les gens dans la rue ».
D’ailleurs, lui même n’est pas allé aux manifs interdites, où il « savait
qu’il pourrait y avoir des violences », précisément en raison des
interdictions, estime-t-il d’ailleurs.
Mais la procureure réplique que, dans le contexte alors tendu, « il fallait
peut-être solliciter l’autorisation avant de lancer les actes d’organisation ».
« Comme il avait participé à l’organisation, il aurait dû participer à la
désorganisation, si je puis dire », poursuit-elle en réclamant deux mois de
prison avec sursis et 1.500 euros d’amende.
En défense, Me Jean-Louis Chalanset s’emporte contre « la faiblesse de
l’argumentaire du parquet », relevant à loisir que l’accusation n’a produit
aucune preuve d’un appel personnel de M. Pojolat à manifester après la
notification de l’interdiction.
« Il a simplement transmis en disant: mon organisation prendra sa décision.
J’aurais compris qu’on poursuive le NPA en tant que personne morale, mais
c’est compliqué de poursuivre une organisation politique, ça aurait été très
malvenu » poursuit l’avocat, qui voit dans ce procès la traduction de « la
position tout à fait pro-israélienne du gouvernement français ».
« Évidemment il doit être relaxé, sauf à estimer qu’organiser une
manifestation propalestinienne est un délit en soi. Évidemment il s’agit de
remettre en cause la solidarité avec les Palestiniens », conclut-il.
Après sa relaxe M. Pojolat a dénoncé « un dossier politique du début à la
fin » et « l’acharnement du gouvernement français contre tous ceux qui osent
relever la tête ».
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