Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de
Gauche, soupçonne le gouvernement de « calcul » dans sa gestion des
manifestations propalestiniennes, estimant que l’invocation du « risque
d’antisémitisme » ne pouvait conduire à « accepter la violence » et « les crimes
de guerre » à Gaza.
« Le gouvernement a fait tant de maladresses que je me dis que c’est un
calcul. On se demande s’ils n’allument pas eux-mêmes un incendie qu’il
souhaitent de façon à provoquer en France une espèce de confrontation qui leur
servirait », a déclaré M. Mélenchon sur RTL.
« Je me demande dans quelle mesure ce n’est pas leur façon à eux de préparer
une absurde montée en puissance du lepénisme », a appuyé le co-président du
Parti de Gauche, qui participera à la marche prévue mercredi à Paris et
autorisée par les pouvoirs publics.
« Qui peut croire sérieusement qu’à part une poignée d’énergumènes, il y
aurait en France dans la protestation contre l’agression de Gaza de
l’antisémitisme? Ne changeons pas de sujet, ça n’est pas la question posée
aujourd’hui », a estimé M. Mélenchon.
« Bien sûr qu’il y a toujours eu des antisémites en France et nous avons
d’innombrables raisons d’être méfiants et vigilants mais il y a aussi une
manière de tout ramener à cette question qui interdit le débat. On ne peut
plus réfléchir, on n’a pas le droit de parler aussitôt que quelqu’un sort le
rayon paralysant qui vous traite d’antisémite. Non, ce n’est pas bien. Et il
ne faut pas, sous le prétexte du risque de l’antisémitisme, accepter la
violence qui est commise et les crimes de guerre qui sont commis à Gaza »,
a-t-il conclu.
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