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Manifestations propalestiniennes: critiqué sur sa gauche, Hollande craint de nouvelles violences

Le président François Hollande suit avec
attention voire inquiétude les manifestations propalestiniennes alors que
certains à gauche, y compris au PS, lui ont reproché son positionnement
initial sur le conflit au Proche-Orient, jugé pro-israélien.
Quelques heures avant la nouvelle manifestation à Paris mercredi
après-midi, le chef de l’Etat a rappelé en Conseil des ministres la ligne de
fermeté du gouvernement.
« Le droit de manifester est tout à fait respecté et respectable » mais « la
responsabilité de l’Etat, du gouvernement et du président de la République,
c’est de faire respecter l’ordre républicain, de refuser les slogans qui
expriment la haine », a-t-il expliqué trois jours après les manifestations non
autorisées du week-end à Paris et Sarcelles, qui ont dégénéré en violences à
caractère antisémite.
Le président de la République redoute l’importation en France du conflit
israélo-palestien, comme ce fut le cas lors de la précédente offensive
terrestre israélienne à Gaza fin 2008-début 2009, où de violentes
manifestations s’étaient produites partout en France.
« On est en plein été, c’est la fin du ramadan, il faut faire attention. On
n’est pas dans les émeutes urbaines mais il faut être très vigilant », a-t-il
averti lundi soir lors d’un dîner avec des journalistes.
Lundi après-midi, M. Hollande avait reçu à l’Elysée l’ensemble des
responsables des cultes en France (catholique, musulman, protestant, juif,
bouddhiste et orthodoxe) qui ont fait front commun contre l’antisémitisme.

– Une trentaine de députés PS dans la manifestation –

Mais depuis le début du conflit israélo-palestien,  il fait face au sein de
sa propre majorité à un front hostile, qui ne fait que s’élargir avec
l’accroissement du nombre de victimes civiles palestiniennes sous les
bombardements israéliens. Le conflit a à ce jour fait 650 morts côté
palestinien et 31, dont 29 soldats, côté israélien.
Trois jours après le lancement le 8 juillet de l’opération « Bordure de
protection » lancée contre le Hamas, un communiqué du président condamnant
« fermement les agressions » visant Israël avait provoqué de fortes réactions à
gauche l’accusant en substance de « cautionner » par avance les violences.
M. Hollande s’est employé ensuite à rectifier le tir en rappellant
inlassablement « l’urgence d’un cessez-le-feu ». Sur le plan diplomatique, il a
multiplié les contacts avec des pays susceptibles d’influencer le Hamas, comme
le Qatar ou la Turquie.
Mais l’interdiction de plusieurs manifestations propalestiniennes n’a fait
qu’attiser les protestations dans les rangs de la gauche et de l’extrême
gauche. « Interdiction = provocation. Donc manipulation » a ainsi tweeté le
leader du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, allant jusqu’à affirmer que
François Hollande et Manuel Valls « souhaitent les incidents ».
« Ce n’est pas l’interdiction qui a produit de la violence, c’est parce
qu’il y avait eu des violences qu’il y a eu l’interdiction », martèle sur tous
les tons le chef de l’Etat.
Une trentaine de députés PS ont pour leur part annoncé leur participation à
la manifestation autorisée de mercredi.
Si le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a jugé que « ces 33
députés ont le droit de manifester » et qu’il n’entendait pas remettre « en
cause l’opinion qu’ils expriment », le patron du groupe socialiste à
l’Assemblée Bruno Le Roux leur a déconseillé de se joindre aux manifestants,
mettant en avant la présence de certains groupes qui « viennent pour casser du
juif, casser du socialiste ».
Le Premier ministre Manuel Valls a critiqué dans l’hémicycle du Palais
Bourbon les élus ayant pris part aux manifestations propalestiniennes
interdites, visant sans le citer le maire écologiste du IIe arrondissement de
Paris, Jacques Boutault.
Il a en revanche salué les prises de position des trois anciens chefs du
gouvernement UMP Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon.
swi/frd/ei

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