L’ancien ministre du Travail Xavier Bertrand a
estimé mardi qu’il n’y avait « pas assez de sévérité » dans les premières
condamnations de participants aux manifestations pro-palestiniennes interdites
du week-end dernier, en marge desquelles s’étaient produites des violences.
« Je suis étonné. Avoir de telles condamnations, avec du sursis ou une
relaxe… Je sais qu’il y a d’autres comparutions immédiates, je sais que la
justice est indépendante, je sais qu’on a rien le droit de dire normalement,
mais pour moi il n’y a pas assez de sévérité », a déclaré M. Bertrand sur
France Inter.
« Je ne suis pas juge, je ne connais pas la situation de ceux qui ont été
présentés devant le juge », a-t-il admis.
Mais « il y a une responsabilité du gouvernement, car dans les réquisitions
du parquet, du procureur, il faut des instructions de sévérité », a-t-il dit.
Pour le député-maire de Saint-Quentin (Aisne), « il y a un message global à
passer de la part de l’Etat: ceux qui veulent défier l’ordre public, ceux qui
veulent défier la République, ils doivent être sanctionnés. Et une sanction, à
mes yeux, ce n’est pas du sursis, ce n’est pas une relaxe. »
Fallait-il sanctionner tous ceux qui ont pris part à une manifestation
interdite? « Quand les organisateurs se sont présentés au début, il fallait
obtenir leur départ des lieux ou les interpeller », a-t-il estimé.
« Ceux qui venaient ne venaient absolument pas avec des intentions
pacifiques », a-t-il aussi assuré.
M. Bertrand a rappelé son « soutien » au gouvernement dans sa réaction face
aux manifestations.
Faut-il interdire la manifestation prévue mercredi soir à Paris, à l’appel
du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et
Israéliens, qui regroupe un large panel d’associations, de syndicats et de
partis? « Je n’ai pas d’opposition là-dessus », mais « je comprends tout à fait
que des manifestations soient interdites dans des cas exceptionnels », a-t-il
ajouté.
Trois peines de prison avec sursis et une relaxe ont été prononcées lundi
soir par le tribunal correctionnel de Paris lors du premier procès en lien
avec la manifestation pro-palestinienne interdite samedi dans la capitale,
théâtre de violents débordements.
Les réquisitions du procureur étaient à chaque fois supérieures.
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