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Manifestations pro-Gaza: heurts à Sarcelles après les violences de Barbès

Des heurts ont éclaté dimanche en marge
d’un rassemblement pro-palestinien non autorisé à Sarcelles (Val-d’Oise), au

lendemain des violences qui ont ravagé le quartier de Barbès à Paris,
relançant la polémique sur la nécessité ou non d’interdire ces manifestations.
Jets de projectiles sur les forces de l’ordre, véhicules incendiés,
quelques magasins pillés: Sarcelles, banlieue connue pour son

multiculturalisme à quelques kilomètres au nord de Paris, a été le théâtre

dimanche de nouvelles violences liées à l’actualité à Gaza.

Les premières dégradations ont immédiatement suivi un rassemblement de
militants pro-palestiniens que la préfecture avait interdit. En fin
d’après-midi, des casseurs s’en prenaient à une pharmacie, qui a pris feu, et
ont saccagé plusieurs commerces alors qu’un hélicoptère de la police
tournoyait dans le ciel.
Une épicerie casher, qui avait été visée par un attentat à la grenade en
septembre 2012 par le groupe dit de « Cannes-Torcy », une cellule terroriste
démantelée peu après, a entièrement brûlé. Les boutiques attenantes n’ont pas
été endommagées.
Les forces de l’ordre ont tiré des cartouches de lacrymogènes et des balles
en caoutchouc pour tenter de disperser les casseurs.
Plusieurs dizaines de militants armés de matraques, appartenant notamment à
la Ligue de défense juive (LDJ), un collectif de jeunes activistes radicaux,
montaient la garde devant la synagogue de la ville, protégée par un cordon de
CRS.
Treize personnes ont été interpellées, a indiqué une source policière. Le
calme semblait revenu en début de soirée.

   La veille, dans le nord de Paris, des milliers de manifestants avaient déjà

bravé l’interdiction des autorités, leur rassemblement dégénérant en
affrontements pendant des heures avec les forces de l’ordre.
Dix-sept policiers et gendarmes avaient été blessés au cours des violences
avec des groupes de jeunes gens et 19 personnes restaient en garde à vue

dimanche.
Point commun entre les violences de Barbès et de Sarcelles: elles ont eu
lieu à l’issue de manifestations interdites par les autorités qui craignaient
des débordements alors que dans le même temps de nombreux défilés, autorisés,
se sont tenus en province sans incident majeur.

– ‘Le grand pataquès’ –

Dimanche matin, avant les troubles à Sarcelles, le Premier ministre Manuel

Valls avait défendu la décision d’interdire le défilé de Barbès: « Ces
débordements inacceptables (…) justifient d’autant plus le choix qui a été
fait », a-t-il déclaré.

   En écho, son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a jugé que c’était

« l’irresponsabilité de ceux qui ont bravé » l’interdiction qui avait

« occasionné les débordements » à Paris, en rappelant les violences du 13
juillet aux abords de deux synagogues parisiennes.
A l’Elysée, François Hollande a affirmé qu’il ne fallait « pas se laisser
entraîner par des querelles qui sont trop loin d’ici pour être importées ».
   Le gouvernement « a fait une forme de provocation » et n’a pas « su affirmer

l’autorité de l’État », a critiqué Yves Jégo, candidat à la présidence de
l’UDI. Des critiques sont venues aussi de la gauche. « L’interdiction est venue
nourrir une certaine radicalité », a affirmé l’élu PS Razzy Hammadi, y voyant

une « erreur » du gouvernement.
Interrogé par l’AFP, un haut responsable policier a défendu la stratégie
des forces de l’ordre à Paris: « L’un des objectifs était d’éviter les

affrontements communautaires et il n’y en a pas eu. » « Si un juif avait été

pris à partie, si un pro-palestinien avait été tabassé? Qu’est-ce qu’on nous

aurait dit? », a demandé ce policier.

   Les organisateurs de la manifestation de samedi ont appelé à un nouveau
rassemblement le 26 juillet, critiquant les autorités qu’ils accusent d’avoir
« délibérément » organisé « le grand pataquès » de Barbès.
Une autre manifestation parisienne est prévue mercredi soir, à l’initiative
du « collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et
Israéliens », qui regroupe un panel plus large d’associations, de partis et de
syndicats.

Près de 100 Palestiniens sont morts dimanche à Gaza, faisant de cette
journée la plus sanglante depuis le début de l’offensive israélienne.
bur-cto-sj/ger/zap/ei

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