Michèle Alliot-Marie, députée européenne (UMP)
et ancienne Garde des Sceaux, aurait « sans doute fait appel », en espérant des
peines « plus importantes », après les condamnations de quatre jeunes gens
interpellés à Sarcelles lors d’un rassemblement propalestinien interdit, ayant
dégénéré.
Le tribunal de Pontoise a condamné trois hommes de 21 à 28 ans à des peines
allant de trois à six mois ferme pour des « violences sur personnes
dépositaires de l’autorité publique » et a ordonné leur incarcération
immédiate. Pour « port d’arme prohibée », le quatrième a écopé de trois mois
d’emprisonnement, sans mandat de dépôt.
« Ca me paraît insuffisant », a déclaré Mme Alliot-Marie sur RMC et BFMTV.
« Comme ancien Garde des Sceaux, je me garderai bien de critiquer une
décision ». Mais « à la place des juges ou à la place du ministre de la Justice
ou de l’Intérieur, j’aurais sans doute fait appel pour avoir des condamnation
plus importantes. Une condamnation a pour but de sanctionner une faute mais
c’est également élément de la dissuasion », a développé l’ancienne ministre de
la Justice.
Mme Alliot-Marie a également critiqué l’incapacité du gouvernement à faire
respecter sa décision d’interdire certaines manifestations propalestiniennes
samedi dernier. « On interdit une manifestation, elle a lieu quand même et elle
donne lieu à des tas de débordements. Cela veut dire simplement que le
gouvernement n’a pas pris les moyens de faire respecter sa décision, ce qui
porte atteinte à son autorité et à son image. »
En 2009, des débordements s’étaient produits lors de manifestations que Mme
Alliot-Marie n’avait pas interdites alors qu’elle était ministre de
l’Intérieur: « ça n’était pas l’autorité de l’Etat qui était en jeu vu que la
manifestation était autorisée », a-t-elle plaidé.
Au sujet de la situation proche-orientale, l’eurodéputée UMP « constate
aujourd’hui qu’il n’y a pas de position cohérente de la gauche, ce qui pose
quand même un problème, un problème d’autorité pour François Hollande et pour
Manuel Valls. Il est évident que ces divergences affaiblissent la parole de
notre pays, l’image de notre pays », a-t-elle estimé.
Il y a une « dégradation de l’image de la France » et « comme gaulliste, je ne
supporte pas cela », a confié Mme Alliot-Marie.
bpa/ed
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