DESERT DU NEGUEV (Israël / Israël), 01 août 2013 (AFP) – Des centaines de
manifestants se sont rassemblés jeudi dans le désert du Néguev (sud d’Israël)
contre un plan de déménagement forcé de prés de 40.000 bédouins et la
démolition de 40 de leurs villages.
Les manifestants, des arabes et des juifs israéliens, se sont réunis à un
carrefour routier près de la ville de Beersheva. Des policiers, dont certains
à cheval, ont surveillé la manifestation, selon une correspondante de l’AFP.
« Nous combattons le plan qui constitue une nouvelle Nakba (catastrophe en
Arabe) », a affirmé Etedal Suleiman, résidente d’un village bédouin en faisant
allusion à la création de l’Etat d’Israël en 1948, qui avait provoqué la fuite
de 760.000 Palestiniens.
« Ils s’emparent de nos terres arabes. Nous sommes une grande famille, mais
nous vivons sur un dounam (un dixième d’hectare) et ils le prennent pour le
donner à des colons israéliens », a-t-elle ajouté.
Le Parlement israélien a approuvé en juin en première lecture un projet de
loi qui prévoit le déménagement forcé de 30.000 à 40.000 bédouins, la
démolition d’une quarantaine de villages et la confiscation de plus de 700.000
dounams (70.000 hectares) de terres dans le Néguev. Deux nouveaux votes sont
attendus pour que la loi soit définitivement adoptée.
Quelque 260.000 bédouins vivent en Israël, pour la plupart dans ou aux
alentours du désert du Néguev. Plus de la moitié habitent dans des villages
non reconnus et sans services publics. La plupart des autres vivent également
dans des conditions d’extrême pauvreté.
La Haut-commissaire de l’ONU chargée des droits de l’Homme, Navi Pillay, a
demandé le 25 juillet au gouvernement israélien de revenir sur son plan.
La communauté des Arabes israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens
restés sur leur terre en 1948, compte aujourd’hui plus de 1,4 million de
personnes, soit 20% de la population totale. Elle souffre de discriminations,
notamment en matière d’emploi et de logement.