En novembre, le joueur de tennis tunisien Jaziri évoquait une blessure aux genoux pour ne pas affronter un juif (qui vit en Israël). Cette semaine, il a eu un problème de bras avant de jouer un autre juif (qui lui aussi vit en Israël). Et si le problème de ces joueurs antisémites, était surtout un problème de cerveau ?
Officiellement, il s’est retiré en raison d’une blessure au coude. Or il y a fort à parier que Malek Jaziri n’ait pas voulu se retrouver dans ce cas de figure.
Pourquoi ? Parce que la Fédération tunisienne de tennis (FTT) tient une position particulière par rapport à Israël. En novembre 2013, Malek Jaziri avait reçu l’ordre de déclarer forfait avant son quart de finale au tournoi de Tachkent (Ouzbékistan). Son adversaire devait être l’Israélien Amir Weintraub. A l’époque, c’est officiellement une blessure au genou qui avait contraint le Tunisien à renoncer.
On avait appris plus tard que la Tunisie avait fait pression sur le joueur au motif que le pays ne souhaite pas voir ses sportifs affronter des représentants de l’Etat hébreu, en solidarité avec la cause palestinienne. L’affaire avait provoqué d’autant plus d’émotions que les deux joueurs portaient alors les couleurs du club de Sarcelles (Val-d’Oise) !
La Fédération internationale de tennis (ITF) avait décidé de sanctionner la Tunisie en la privant en 2014 d’une participation à la Coupe Davis. Un an et demi plus tard, la FTT n’a peut-être pas assoupli sa position. Les organisateurs du tournoi de Montpellier, eux, ont écrit sur Twitter que Jaziri semblait avoir été «contraint» à l’abandon. Près de deux heures plus tard, un nouveau message a été publié pour affirmer que le joueur était blessé au coude… Mardi, il a pourtant réussi à tenir sa place sans problème lors d’un double disputé avec l’Espagnol Marc Lopez et remporté en deux sets face aux Français Gilles Simon et Lucas Pouille.
« Il a souffert à nouveau de sa blessure au coude contractée en Australie, a assuré Patrice Dominguez, le directeur de l’Open Sud de France. Le joueur a fait appel au kiné à deux reprises pendant son match. » Blessure réelle ou diplomatique, l’abandon est d’autant plus triste pour le joueur tunisien qu’il occupe actuellement le meilleur classement de sa carrière. A l’Open d’Australie, il a atteint le 3e tour. Jamais un Tunisien n’avait obtenu un tel résultat dans un tournoi du Grand Chelem.