La tuerie de Nice qui a fait 84 victimes le 14 juillet et l’attaque dans un train de Bavière lundi soir ont fait naître en Europe la crainte que des djihadistes, rapidement radicalisés, échappent aux services secrets. Les dirigeants européens s’intéressent désormais aux méthodes de cybersurveillance israélienne pour les aider à repérer les « loups solitaires » sur les réseaux sociaux avant qu’ils ne commettent un attentat.
Les autorités israéliennes n’ont pas dévoilé jusqu’où leur technologie pouvait aller mais des experts soulignent que leurs méthodes permettent de signaler dans un premier lieu de potentielles attaques avant de recourir à une enquête plus approfondie.
Israël, un modèle ?
Gilles de Kerchove, le coordinateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, est actuellement en Israël pour mieux comprendre comment ce pays, qui a derrière lui une longue liste d’attaques terroristes, travaille désormais avec de vrais outils pour contrer les personnes radicalisées qui souhaiteraient passer à l’action sur ce territoire.
“Comment peut-on capter un signalement de quelqu’un qui n’a aucun contact avec une organisation, s’en est simplement inspiré et commence à exprimer un certain type d’allégeance? Je ne sais pas. C’est un défi”, a déclaré mardi à Reuters Gilles de Kerchove lors d’une conférence sur les services secrets à Tel Aviv.
Il a expliqué que les entreprises du net ne peuvent contrôler tout le contenu à caractère djihadiste, trop important, contrairement à la pornographie pédophile, décelée automatiquement par leurs serveurs.
Jusqu’où aller ?
Haim Tomer, un ancien agent des services secrets du Mossad, avance que le système de surveillance israélien peut même détecter les “loups solitaires” à partir d’un message d’adieu sur Facebook.
“Mais dans de tels cas, il y aurait une ‘alerte verte’ de bas niveau, ce qui signifie que la personne doit être inspectée de plus près, tandis qu’une ‘alerte rouge’ garantit une action instantanée”, explique Haim Tomer.
Contrairement aux lois israéliennes qui donnent une large marge de manoeuvre aux services secrets, Gilles de Kerchove aurait plus de difficultés à faire accepter des méthodes de cybersurveillance aussi intrusives en Europe
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