Paris, 22 fév 2015 (AFP) – Le député socialiste et ancien président de SOS
Racisme Malek Boutih a dénoncé dimanche le « manque de sens politique » des
députés qui ont « mégoté » sur la loi Macron alors que le Premier ministre
faisait l’objet d’attaques antisémites.
« Ce qui m’a marqué dans cette semaine, c’est que le Premier ministre a été
victime d’une attaque antisémite extrêmement violente en début de semaine » et
qu’ « à ce moment là un certain nombre de députés ont manqué de sens politique.
Cette semaine-là, quel que soit votre point de vue avec la loi Macron, c’est
la solidarité avec Manuel Valls qui aurait dû s’imposer », a déclaré Malek
Boutih sur Radio J.
L’ancien ministre socialiste Roland Dumas a affirmé que Manuel Valls était
« probablement » sous « influence juive ».
« Ce n’est pas n’importe quelle attaque antisémite. +Sous influence juive+,
dans un pays qui a connu le meurtre de juifs dans un attentat au mois de
janvier, c’est un propos extrêmement grave, d’une grande irresponsabilité et
qui aurait demandé à la majorité de faire bloc », a-t-il précisé.
« Et qui prouve qu’un certain nombre de responsables politiques à gauche
comme à droite sont pressés de tourner la page du 11 janvier et, je pèse mes
termes, ne veulent pas parler des problèmes de fond du pays et considèrent
qu’on doit revenir à la normalité du débat politique », a-t-il ajouté.
« C’est une faute politique extrêmement grave. Quand on est soi-disant
l’aile gauche du parti socialiste et qu’on se comporte comme si on était dans
un pays pacifié, qu’on pouvait mégoter sur est-ce qu’il y a trois dimanches
(ouvrables par an – ndlr) de plus ou de moins, ou telle zone ou sur la défense
des notaires, c’est qu’on est dans une impasse politique », selon M. Boutih.
« C’est l’ensemble du camp démocrate qui sort affaibli (de cette semaine) y
compris le camp de l’opposition. Il se trouve que dans un pays qui a une crise
sociale de chômage majeur, qui est traversé par des peurs, qui a été attaqué
violemment, se retrouver devant un spectacle de marionnettes politiques qui
autour d’une projet de loi sont capables de faire tout et n’importe quoi, on
voit bien que ce sont les extrêmes qui profitent », s’est-il agacé.
« C’est valable pour l’ensemble de ceux qui ont exprimé leur défiance et qui
ont considéré que c’était leur devoir de pousser le gouvernement au 49-3 », a
ajouté Malek Boutih.
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