Ligue du LOL : vague de sanctions sans précédent dans la presse parisienne
À Libération, deux journalistes ont été mis à pied à titre conservatoire par leur direction. Aux Inrocks le rédacteur en
chef web a aussi été mis à pied.
La direction de Libération a décidé de mettre à pied le journaliste Alexandre Hervaud mis en cause
dans le cadre de l’affaire de la ligue du Lol
© AFP / Kenzo TRIBOUILLARD
Le quotidien Libération, l’hebdo les Inrocks et le studio de
podcasts Nouvelles Écoutes ont pris des mesures lundi contre
leurs employés mis en cause dans l’affaire de la « Ligue du LOL ».
Cette vague de sanctions tombe alors que depuis vendredi soir, une
dizaine de femmes et quelques hommes se plaignent du harcèlement
que leur ont fait subir des membres de la « Ligue du LO » depuis
quelques années. La « Ligue du LOL » ?
Des journalistes, publicitaires, graphistes, informaticiens qui se retrouvaient autour d’un groupe
Facebook pour se moquer et harceler un certain nombre de leurs cibles, la plupart du temps des femmes.
Deux journalistes de Libé mis à pied.
Du coté de Libé, le chef de service web, A H, et le
pigiste V G, ont été mis à pied lundi matin « à titre
conservatoire », a confirmé la direction du journal à France Inter.
Cette mise à pied a été annoncée lors de la conférence de rédaction
de ce lundi matin.
La mise à pied a été décidée dans le cadre de l’enquête interne qui a
été lancée à Libération. Elle n’est « pas une sanction » fait valoir la
direction du journal. « Nous prenons cela très au sérieux », explique
Laurent Joffrin à France Info. « J’ai lu les témoignages de gens qui ont
été victimes de ce cyber-harcèlement que j’ai trouvé révoltant et donc
on a décidé d’ouvrir une enquête interne. Ça peut déboucher sur des
sanctions ça peut déboucher sur autre chose, je ne sais pas car je
veux avoir tous les éléments et clarifier les degrés de participation des
uns et des autres. »
Le directeur de Libération précise que l’activité de la « Ligue du LOL »
n’engage absolument pas Libération car elle » s’est déroulée sur
Twitter, en dehors du journal. Il y aurait un risque d’atteinte à l’image
du journal Libération si l’on avait caché quoique ce soit. Ce que l’on
n’a pas fait puisque c’est nous qui avons sorti l’affaire. De plus, nous
ne sommes pas restés inertes face à la gravité de la situation ».
Une procédure de licenciement lancée aux Inrocks.
Aux Inrocks, David Doucet, rédacteur en chef web, a aussi été « mis à
pied à titre conservatoire » par la direction du magazine, selon une
source proche du magazine citée par l’AFP, une procédure préalable
à son licenciement. D’après Libération une procédure de licenciement
pour « faute grave a été engagée.
Fin de collaboration à Nouvelles Écoutes
Les producteurs de podcast Nouvelles Écoutes ont annoncé avoir mis
fin leurs collaboration avec G M.
Quant à Stephen des Aulnois, autre membre de la « Ligue du LOL » et
rédacteur en chef du webzine Le Tag Parfait, il a décidé de suspendre
les activité de la publication et de quitter son poste.
Publicis a, quant à lui, mis à pied le journaliste sous le pseudonyme
alias @Claudeloup. Enfin, le journaliste G L a été mis à
pied à titre » par le média en ligne Usbek & Rica.
Par ailleurs, on a appris lundi que le Huff Post avait licencié trois de
ses journalistes il y a quelques semaines en raison des propos
sexistes et homophobes qu’ils tenaient dans une boucle de
messagerie interne à l’entreprise. »
Fin de l’été 2018, des salariées se rendent compte que le groupe est en fait un défouloir sexiste, raciste
et homophobe, notamment utilisé pour insulter les collègues femmes
de la rédaction écrit Libération qui révèle l’affaire.
Les excuses n’auront pas suffit.
Un certain nombre des hommes mis en cause par ces
témoignages apparus sur Twitter ce week-end ont rédigé des
messages d’excuses. V G, journaliste pigiste pour Libération
et Brain magazine, qui a crée le groupe sur Facebook, a présenté ses
excuses sur Twitter : « En créant ce groupe, j’ai crée un monstre qui m’a
totalement échappé », a-t-il écrit. D D, rédacteur en chef web
aux Inrocks, s’est dit « désolé ». « Cette libération de la parole m’a
surtout fait prendre conscience que je comptais parmi les
bourreaux », a-t-il écrit sur Twitter. A H, journaliste à
Libération, a présenté ses excuses, expliquant que certains des
témoignages apparus depuis vendredi lui avaient « Littéralement tordu
le bide ».
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