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L’homme d’affaires israélien Beny Steinmetz entendu par la justice suisse

GENEVE, 22 oct 2013 (AFP) – L’homme d’affaires et diamantaire israélien
Beny Steinmetz a été entendu la semaine dernière par la justice suisse, qui
enquête sur une éventuelle corruption autour d’une cession de concession d’une
mine en Guinée, a-t-on appris mardi de source judiciaire à Genève.
« Cette personne a bien été entendue par la justice genevoise la semaine
dernière », a indiqué cette source à l’AFP sous couvert d’anonymat, en ajoutant
que le magistrat en charge du dossier avait interrogé plusieurs personnes,
dans le cadre de cette affaire.
Les faits ont été révélés par deux médias français, le site d’information
Mediapart et le quotidien Le Monde, ainsi que par une ONG suisse, La
Déclaration de Berne.
Selon Mediapart, Beny Steinmetz a refusé de répondre aux questions du
procureur, en faisant valoir que la Guinée n’était pas un Etat de droit et que
sa justice était corrompue.
Mardi, l’ONG a publié l’organigramme très complexe du Beny Steinmetz Group
(BSG), qui fait l’objet d’une « enquête pour corruption en Guinée ».
Cet organigramme montre « que le milliardaire israélien a tissé une toile
extrêmement complexe, qu’il dirige depuis Genève ».
L’homme d’affaires a obtenu en 2008 une licence d’exploitation d’une mine
de minerai de fer, à Simandou, dans le sud-est de la Guinée.
Il a indiqué dans une interview publiée le 9 octobre au journal français
L’Opinion y avoir inverti 170 millions de dollars, puis avoir revendu 51% de
cette mine en 2010 au groupe brésilien de matières premières Vale pour 2,5
milliards de dollars, soit presque 30 fois plus cher.
Dans cette interview, le diamantaire a aussi nié les accusations de
corruption pesant sur lui et a accusé le président guinéen Alpha Condé de
mener une « campagne de désinformation visant à salir (sa) réputation, celle de
(sa) société, et (son) nom ».
Selon lui, toute cette histoire n’est qu’une « pure invention » et il est la
victime de machinations orchestrées par Alpha Condé et le milliardaire
américain George Soros.
Alpha Condé, a-t-il ajouté, a « tenté de salir notre groupe en nous accusant
d’avoir payé un dessous-de-table à une certaine dame, nous n’avons rien à voir
avec elle (…) tous nos comptes et opérations sont parfaitement transparents ».
Selon l’ONG suisse, ce dossier occupe les instances judiciaires de six
pays: la Guinée, les Etats-Unis, la Suisse, le Royaume-Uni, la France et
Guernesey.
A Genève, une enquête a été ouverte pour « corruption d’agent public
(fonctionnaire) étranger ». Cette enquête est dirigée contre X.
La police genevoise a aussi perquisitionné en août dernier les bureaux
d’Onyx Financial Advisors, une antenne du groupe BSG, à la demande des
Guinéens. Le domicile de Beny Steinmetz et son avion privé ont également été
perquisitionnés, selon Mediapart.
Aux Etats-Unis, un Français, Frédéric Cilins, a été arrêté à Miami
(Floride) dans le cadre de cette affaire, et il devrait être jugé avant la fin
de l’année.
mnb/apo/plh

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