Berlin, 12 mai 2015 (AFP) – Les présidents israélien et allemand ont mis en
garde mardi dans la presse de leur pays contre une hausse de l’antisémitisme
« en Europe et dans le monde », 70 ans après la fin de la Deuxième guerre
mondiale.
« Il y a dans le monde entier une hausse des propos antiisraéliens et
antijuifs », a déclaré aux quotidiens allemand Bild et à l’israélien Yedioth
Ahronoth Reuven Rivlin, chef de l’Etat hébreu.
Le président israélien est en visite depuis dimanche en Allemagne pour
commémorer l’établissement de relations diplomatiques entre Berlin et Tel Aviv
il y a 50 ans. Après s’être entretenu lundi avec son homologue allemand
Joachim Gauck, il devait être reçu mardi par la chancelière Angela Merkel et
le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.
« Les ressentiments antisémites et les agressions antijuives dans certaines
parties de l’Europe », y compris en Allemagne, « m’inquiètent beaucoup », a
confirmé M. Gauck aux deux quotidiens à gros tirages.
« Chacun de nous, à chaque moment, doit dire clairement : nous ne voulons
pas d’antisémitisme et nous ne le tolérerons pas en Allemagne », a-t-il insisté.
« Il faut tirer la sonnette d’alarme dans l’ensemble du monde libre, et
surtout en Europe, en raison de son passé qui est encore proche », a estimé M.
Rivlin.
M. Gauck a aussi dit son espoir qu’Israël puisse « vivre prochainement en
paix et en sécurité avec ses voisins », évoquant notamment la création d’un
Etat palestinien, solution rejetée par M. Rivlin, considéré comme un faucon en
Israël.
Les deux chefs d’Etat se sont félicités des relations diplomatiques que
leurs pays entretiennent depuis 1965, vingt ans après la fin de la Deuxième
guerre mondiale et la libération des camps de la mort nazis où six millions de
Juifs européens ont trouvé la mort.
« L’Allemagne est aujourd’hui un phare de la démocratie dans le monde », a
déclaré M. Rivlin, alors que M. Gauck a salué des relations « plus étroites que
jamais ».
Berlin est le principal partenaire économique d’Israël en Europe. Lundi,
alors que la ministre de la Défense Ursula von der Leyen était en voyage en
Israël, Tel Aviv a ainsi annoncé l’achat de quatre navires de guerre
allemands, en partie payés par Berlin, afin de mieux protéger ses
installations gazières.
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