Avant le 1er janvier le vote serait un échec; après, il placerait les Palestiniens et les USA en porte-à-faux
Malgré les réticences de ses alliés et la critique acerbe de ses ennemis, l’Autorité palestinienne insiste pour présenter lundi au Conseil de sécurité des Nations-Unis sa résolution demandant la reconnaissance d’un Etat palestinien et le retrait d’Israël dans les frontières de 1967, même si cela pourrait bien jouer contre elle.
Le Secrétaire d’Etat américain a exhorté le négociateur palestinien, la semaine dernière, à reporter le vote de l’ONU à mars prochain pour attendre les résultats des élections israéliennes et ne pas « provoquer une fermeture des rangs et renforcer la droite ».
Mais Saeb Erekat a réaffirmé dimanche que le vote de l’ONU se tiendrait bien cette semaine.
Jeu diplomatique
Les Palestiniens ne sont actuellement pas en mesure de s’assurer les neuf voix nécessaires à l’adoption de leur résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Toutefois, au 1er janvier 2015, le mandat de cinq des dix Etats membres non-permanents du Conseil prend fin et les gouvernements actuels vont être remplacés par d’autres, dont le soutien à la cause palestinienne est bien connu.
L’Australie, le Luxembourg, la Corée du Sud, l’Argentine et le Rwanda seront remplacés par l’Angola, le Venezuela, la Malaisie, l’Espagne et la Nouvelle Zélande.
En d’autres termes, si le vote a lieu mardi ou mercredi il sera rejeté. Mais s’il se tient jeudi ou vendredi, il a de bonnes chances d’être adopté, plaçant l’administration Obama dans la position inconfortable d’avoir à exercer son droit de veto. Ce qui placerait les Palestiniens et le nouveau Congrès (républicain) à Washington en collision directe.
Samedi soir, le sénateur américain Lindsey Graham a mis en garde contre « une réaction violente » à l’égard de l’organisation des Nations-Unies si elle essayait de « prendre en charge le processus de paix israélo-palestinien ».
Opposition véhémente
Plusieurs groupes palestiniens ont largement exprimé leur opposition au projet de résolution ces derniers jours, expliquant qu’il ne représentait ni ne servait les aspirations du peuple palestinien. Selon ses opposants, le texte est trop vague sur l’avenir des Territoires, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés et des prisonniers palestiniens.
Le Hamas a en outre averti que la résolution proposée comprenait des « concessions dangereuses » sur les droits des Palestiniens et a violemment critiqué la référence à Jérusalem comme « capitale partagée » des deux Etats.
De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a accusé l’ONU d’ignorer les incitations à la haine et à la violence des Palestiniens et de favoriser leurs initiatives unilatérales dont l’objectif est, selon lui, d’aboutir à un règlement imposé qui aura pour conséquence la création d’un « Hamastan » qui mettra en péril la sécurité de l’Etat d’Israël.
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