RAMALLAH (Territoires palestiniens), 26 oct 2013 (AFP) – Les dirigeants
palestiniens ont nié samedi avoir accepté en échange de la prochaine
libération par Israël de prisonniers palestiniens la construction de nouveaux
logements dans les colonies israéliennes.
Le gouvernement israélien doit avaliser dimanche la libération d’un
deuxième groupe de 26 prisonniers palestiniens, dans le cadre de la reprise
des pourparlers de paix depuis fin juillet.
« Établir un tel lien ne pourrait que créer une situation très dangereuse
que nous n’accepterons à aucun prix », a affirmé à l’AFP le négociateur Yasser
Abed Rabbo, secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de
Libération de la Palestine (OLP).
« Créer un lien entre la libération d’un nouveau groupe de prisonniers et
l’annonce de milliers de logements dans colonies va à l’encontre de tous les
engagements pris avant les négociations », a ajouté M. Abed Rabbo, précisant
que les Etats-Unis avaient « promis de réduire les activités de colonisation
israéliennes au plus bas niveau et ceci n’est pas appliqué ».
« La partie palestinienne n’a jamais accepté un tel échange », a également
affirmé Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l’OLP. « Au contraire,
les prisonniers palestiniens auraient dû être relâchés en application de
précédents accords signés », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
« Le seul lien avec la libération des prisonniers que le président
(palestinien Mahmoud Abbas, NDLR) ait approuvé est le report de la demande
d’adhésion aux agences internationales et organisations de l’ONU », a-t-elle
précisé.
Un haut responsable gouvernemental israélien a affirmé jeudi à l’AFP sous
le couvert de l’anonymat qu’Israël allait « continuer dans les prochains mois à
annoncer des constructions dans les blocs de colonies et à Jérusalem »,
assurant que « les Américains et les Palestiniens étaient au courant à l’avance
de cet arrangement ».
Selon les médias israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu
accompagnera la libération du deuxième contingent de prisonniers palestiniens,
qui devrait intervenir le 29 ou le 30 octobre, d’une autorisation de
construction de centaines de logements dans les colonies pour amadouer les
durs de sa majorité.
Les négociateurs palestiniens affirment que la poursuite de la
colonisation, qui avait déjà causé l’interruption des précédents pourparlers
en septembre 2010, « détruit le processus de paix ».
M. Abbas a appelé mercredi à Bruxelles les entreprises étrangères à cesser
toutes leurs activités dans « les colonies mises en place sur le territoire de
l’Etat palestinien occupé depuis 1967 et sur la capitale de la Palestine,
Jérusalem-Est ».
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui a imposé un black out
médiatique sur les pourparlers de paix auxquels il a ramené les deux parties,
a affirmé le 21 octobre à Paris que ces négociations s’intensifiaient, faisant
état de 13 rencontres, dont trois ces quatre derniers jours.
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