Washington élabore divers programmes censés améliorer la traque en amont des djihadistes sur le sol américain
Les djihadistes qui retournent dans leur pays d’origine après avoir combattu en Syrie dans les rangs de l’Etat islamique constituent une menace importante pour les individus et les institutions juives, selon des responsables et consultants en sécurité américains.
L’organisation terroriste meurtrière a « non seulement l’intention de former un califat mais visent directement les États-Unis et les Juifs comme cibles », a déclaré John Cohen, coordonnateur adjoint dans la lutte contre le terrorisme et conseiller principal auprès du Secrétaire au Département de la Sécurité intérieure américaine, cité par l’Agence télégraphique juive (JTA). Il a également ajouté qu’il existe « une menace importante pour les communautés juives. »
Le cas de Mehdi Nemmmouche, le Français de 29 ans auteur présumé de la tuerie du musée juif de Bruxelles où un couple d’Israéliens a été assassiné, illustre le danger de ces « loups solitaires » qui ont combattu en Syrie ou en Irak avec l’Etat islamique.
« Dans les propos de Nemmouche, une obsession antisémite, une obsession à imiter, dépasser Merah son modèle », a déclaré il y a plusieurs jours Didier François, ex- otage en Syrie, dont Nemmouche était le geôlier.
Lutter en amont contre les djihadistes
Cependant, un autre responsable américain estime que le danger pour les Juifs ne se limite pas au continent européen et met en garde les Etats-Unis.
Afin de faire face à cette menace, Washington élabore divers programmes censés améliorer la traque en amont des djihadistes sur le sol américain.
Grâce à une série de nouveaux programmes pilotes dans plusieurs villes du pays, l’objectif est de créer un réseau de partenariats communautaires « pour maintenir la sécurité de notre nation », a déclaré le procureur général Eric Holder dans un communiqué.
« Nous avons mis en oeuvre des processus pour détecter les extrémistes américains qui tentent de rejoindre des groupes terroristes à l’étranger et nous nous sommes engagés dans une vaste sensibilisation communautaire ici aux États-Unis (…) Afin que nous puissions travailler avec eux pour identifier les menaces avant qu’elles émergent et d’interpeller d’éventuels extrémistes violents « , a-t-il ajouté.
« Mais nous pouvons – et nous devons – faire plus », a poursuit le procureur
Ces programmes, qui mettent en lien des représentants communautaires, des agents de la sécurité publique, des leaders religieux et des avocats américains – sont en cours d’organisation par le ministère de la Justice en partenariat avec la Maison Blanche, le Département de la Sécurité intérieure et le Centre national de lutte contre le terrorisme.
Parmi les combattants en Syrie 15.000 seraient des étrangers, dont 2.000 Occidentaux. Plusieurs autres certains ont rejoint IS, un responsable américain du renseignement à l’AFP.