C’est devenu l’ennemi public numéro 1. Un dangereux criminel mêlé à des affaires de blanchiment, de trafics de stupéfiants, de travail dissimulé, de proxénétisme, et même de financement d’actions terroristes.
Qui ? Le billet de 500 euros. Au Royaume-Uni, les services secrets de sa Majesté l’ont carrément rebaptisé « Ben Laden ». L’anecdote illustre combien ce rectangle mauve de 16 cm sur 8 est associé au crime et cristallise les peurs.
La Commission européenne vient de l’accuser elle aussi de financer l’économie mafieuse et le terrorisme, notant qu’il était « très demandé, en raison de sa valeur faciale élevée et de son encombrement minimum ». De fait, 1 M€ en coupures de 500 pèse tout juste 2 kg. En coupures de 100, c’est tout de suite cinq fois plus .
Pas proposé dans les distributeurs automatiques
Pourtant, l’immense majorité des Français ne l’a jamais vu. Dans l’Hexagone, le billet violet, la plus grosse des sept coupures de l’Eurozone, n’est pas proposé dans les distributeurs automatiques. Michel Sapin, le ministre des Finances, confiait ne jamais l’avoir tenu entre ses mains il y a encore peu de temps. Jusqu’à ce qu’un homologue d’un pays de l’Est, lors d’un Eurogroupe(la réunion mensuelle des ministres des Finances ), en extirpe plusieurs exemplaires de la poche arrière de son pantalon. Sa valeur faciale élevée ? Elle n’a pas échappé à notre ministre : « Si j’en avais un, je ne ferais pas comme Gainsbourg, qui tard dans la nuit avait brûlé 500 F devant les téléspectateurs. »
Le retirer du marché sera cependant loin d’être insignifiant. Car même si la grande majorité des Français — et des Européens — ne l’ont jamais eu dans leur portefeuille, le billet violet représente un tiers (307 milliards) des euros en circulation dans le monde.