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Les haut-parleurs d’un train SNCB détournés pour une annonce nauséabonde: « Nous allons à Auschwitz »

Le 31 janvier dernier, les navetteurs d’un train Namur – Bruxelles ont entendu une annonce rappelant d’autres trains en d’autres temps. Une bande d’adolescents, qui n’en serait pas à son coup d’essai, pourrait être à l’origine du détournement malsain du parlophone destiné à l’accompagnateur de train. L’antisémitisme n’a pas disparu. Entre 1942 et 1944, 28 convois déporteront 24916 Juifs de Belgique. La plupart trouvera la mort dans les prétendues salles de douche du camp d’Auschwitz…

« Mesdames et messieurs, nous allons à Auschwitz. Tous les Juifs sont priés de descendre prendre une petite douche ». C’est l’invitation nauséabonde qu’ont entendue, à travers les haut-parleurs, les voyageurs du train reliant Namur à Bruxelles, le 31 janvier dernier vers 17h15. Parmi ceux-ci, un navetteur qui a rapporté la chose à Viviane Teitelbaum, une députée (MR) de la région bruxelloise, auteur d’ouvrages sur l’antisémitisme et la persécution des juifs pendant la seconde guerre mondiale notamment. Celle-ci avait déjà dénoncé des faits similaires survenus en 2012, à nouveau dans un train entre Namur et Bruxelles. Les propos d’alors, « Bienvenue dans ce train à destination d’Auschwitz. Tous les Juifs sont priés de descendre à Buchenwald », avaient été confirmés par la SNCB et fait le tour des médias, jusqu’à une dépêche de l’Agence france presse. Près de deux ans plus tard, la SNCB a également confirmé les nouveaux faits, hier à la rédaction de RTLinfo.be.

 

Un groupe d’adolescents habitué à perturber les passagers ?

Pour faire passer leur sombre plaisanterie, le ou les responsables ont nécessairement dû utiliser un des parlophones répartis dans le train, ceux que le chef de bord utilise pour signaler aux usagers la prochaine station ou un problème technique. Chaque parlophone se trouve dans un petit boîtier fermé à clef. Une clef que posséderait une bande de jeunes qui n’en serait pas à sa première « plaisanterie », selon Viviane Teitelbaum qui s’appuie sur sa source, le navetteur qui a entendu les mots blessants. « Cette personne prend le train de 16h32 à Andenne pour Bruxelles (…) Il me dit qu’un groupe d’adolescents, particulièrement remuants et bruyants, que tous les voyageurs doivent remarquer chaque semaine, semble derrière cette annonce« , rapporte la députée qui, relayant toujours le témoin, indique que l’accompagnatrice de train a réprimandé les « plaisantins » à partir d’un autre micro et qu’en réponse elle s’est vue adresser des bruitages et propos à caractère sexuel… Une réaction qui tenderait à conforter l’hypothèse d’une bande de jeunes écervelés. Contactée par notre rédaction, la SNCB n’a pas confirmé ses affirmations.

 

La SNCB va porter plainte: le délit est passible d’une amende voire d’une peine de prison

Le porte-parole de la SNCB a rappelé que l’usage abusif du système d’annonce (considéré aussi comme un système de sécurité) dans un train représentait un délit passible d’une amende voire d’une peine de prison. Il a assuré qu’une plainte allait être déposée et que la SNCB allait se constituer partie civile. Une démarche susceptible d’apaiser la députée qui réclame des actions de la part de la compagnie de transport ferroviaire ? « N’est il pas temps que la SNCB reprenne le contrôle de ses micros de manière plus efficace et effective ? La société de chemins de fer belge est responsable de ce qui se passe sur ses trains, d’autant plus lorsqu’il y a récidive », déclare-t-elle sur son blog.

 

« La dénonciation et la condamnation des propos et des actes sont donc civiquement vitales »

Evoquant ces faits, Viviane Teitelbaum a également rappelédans une carte blanche publiée dans le journal La Libre Belgique que l’antisémitisme n’avait pas disparu, toujours tapi, sous différentes formes. « Depuis les cours de récréations scolaires aux transports en communs, depuis les sites internet aux tags et grafittis, depuis les menaces aux violences verbales et physiques aujourd’hui la parole antisémite est libérée. Les jeunes – malheureusement souvent d’origine immigrée- comme les adultes se laissent aller à l’envie. Le problème se trouve tant au niveau de l’éducation, qu’à celui des silencieuses réactions politiques et médiatiques. La loi, hélas, ne permet pas toujours une sanction. La dénonciation et la condamnation des propos et des actes sont donc civiquement vitales », écrit-elle.

 

Près de 25.000 Juifs déportés de Belgique vers Auschwitz

Entre le 4 août 1942 et le 31 juillet 1944, 28 convois furent organisés au départ de la caserne Dossin située à Malines. Ils transportèrent 24 916 navetteurs d’un genre particulier: il n’y aurait aucun aller-retour. Les voyageurs, tous juifs (auxquels il faut rajouter 351 Tsiganes) avaient rendez-vous avec la mort. Une seule destination: Auschwitz.

Les Allemands utilisèrent à la fois des wagons de passagers et des wagons de marchandises pour les déportations. Les déportés ne recevaient en général ni eau ni nourriture pendant le voyage, même lorsqu’ils devaient attendre des journées entières sur des voies de garage pour laisser passer d’autres trains. Les wagons de marchandises utilisés étaient surpeuplés. Les Juifs enduraient une chaleur intense pendant l’été, et des températures extrêmement basses en hiver. En-dehors d’un seau, il n’y avait aucune installation sanitaire. Les odeurs d’urine et d’excréments ajoutaient encore à l’humiliation et à leur souffrance. Par manque de nourriture et d’eau, nombreux étaient les déportés qui mourraient avant d’arriver à destination. (Source: Wikipédia)

 

On leur faisait croire aussi longtemps que possible qu’ils allaient prendre une douche 

Rongés d’angoisse, ils arrivaient au camp d’extermination et étaient triés en deux groupes. Celui des femmes, enfants, vieillards et handicapés étaient immédiatement gazés. On faisait croire à ces centaines de gens qu’ils allaient prendre une douche désinfectante avant de pouvoir pénétrer dans le camp. Mais jamais l’eau n’a coulé dans ces pseudo-douches. Les pommeaux étaient là seulement pour obtenir le calme des victimes en leur faisant croire aussi longtemps que possible qu’ils allaient réellement prendre une douche. Dans ce but, les SS d’Auschwitz avaient également placé des pancartes Zum Baden sur les portes, ainsi que des crochets numérotés dans les vestiaires où les victimes se déshabillaient (on leur disait alors de bien retenir le numéro). (Source: Wikipédia)

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