Le Rav Avi Ronski, anciennement grand rabbin de Tsahal, après avoir manqué son entrée en politique, a trouvé un autre moyen de se rendre utile à son pays et à son peuple. Il se trouve du côté de Katmandou, où il a ouvert un « foyer juif » pour y accueillir les nombreux Israéliens en vadrouille. Il se déclare stupéfait et choqué des intentions du chef de l’état major de Tsahal de limiter l’activité du rabbinat militaire au sein de l’armée. « Qu’il vienne en Orient et il verra de quelle façon les officiers viennent se renforcer du bouddhisme ».
Selon un article paru dans Haaretz ce matin, le chef d’état major aurait l’intention de reconsidérer la répartition des prérogatives entre la branche de l’éducation et celle du rabbinat de l’armée. La gauche a beau de pas être au pouvoir et avoir été désavouée par la majorité, elle n’est pas en reste. Des députés d’extrême gauche ont accusé le rabbinat de Tsahal de tenter de ramener les soldats à la religion et de faire des sermons. Le Rav Ronsky, qui a vécu suffisamment longtemps dans ce système, a constaté que son nom était cité en tant que principale personnalité mise en cause. Les députés l’accusent de s’être impliqué personnellement et d’avoir élargi l’activité du rabbinat, ne se contentant de s’occuper de ce que la gauche permet, mais allant jusqu’à parler des valeurs morales en temps de guerre telles qu’elles sont considérées dans le judaïsme.
Considérant la décision du chef d’état major, motivée par la pression de l’extrême gauche, il a qualifié cette décision de catastrophique : « Je me trouve au foyer juif en plein Népal. Des centaines d’Israéliens, dont beaucoup n’ont pas eu la chance de connaître le judaïsme, viennent ici en quête de spiritualité auprès du bouddhisme et des religions de l’Extrême Orient. Il y a même des officiers en période de vacances non rémunérées.
« Au lieu de renforcer le caractère juif auprès de Tsahal, on laisse les soldats dans le désarroi. Au lieu de s’occuper de l’identité juive, de savoir qui nous sommes, ce que nous faisons en terre d’Israël, à quoi nous sommes rattachés, ils errent ici pour s’attacher au bouddhisme (…). Ils ne comprennent pas qu’il faut renforcer la stabilité de l’armée. Il y a beaucoup de soldats qui ont servi pendant Tsouk Eithan et qui viennent ici se changer les idées, mais aussi fumer de la drogue. Ils disent qu’ils ont besoin de fumer pour se calmer après ce qu’ils ont subi. Pour retrouver de la stabilité, ils viennent ici s’entretenir avec nous pendant des heures, et ils ne comprennent pas que l’identité juive doit se former au travers de notre Bible, c’est ce qui peut donner des forces aux gens. »
Quant aux accusations, il justifie son travail intensif : « Quand j’étais rabbin militaire, la demande concernant l’identité juive était tellement forte que nous ne sommes parvenus à répondre qu’à 50% des besoins (…) Les gens venaient passer le shabbat avec moi, participaient à des cercles d’étude. C’est une décision désastreuse du nouveau chef d’état major Eisenkot, qui n’a pas pu apparemment résister aux pressions exercées contre le commandement de l’armée. Mais qu’est-ce qu’ils veulent ? Que le rabbinat se contente de services religieux, et que l’éducation passe par des officières de l’éducation, des jeunes filles qui ont été elles-mêmes éduquées où elles ont pu, ce seraient à elles d’éduquer des soldats qui doivent partir au combat, c’est bien triste. »