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Le phénomène Maccabi Tel Aviv

Que vous l’aimiez ou non – l’équipe est un exemple parfait de la réussite israélienne

Le club de basket du Maccabi Tel Aviv, qui a remporté hier soir son sixième titre de champions d’Europe en battant le Real Madrid de façon magistrale (98 – 86), est devenu un phénomène dans le sport israélien.

Lire sur le sujet: Le Maccabi Tel Aviv sacré champion d’Europe

Beaucoup de gens en Europe identifient le Maccabi avec Israël. Il est devenu l’une de ses marques les plus identifiables. Le Maccabi est un symbole d’excellence et de passion, avec de nombreux fans qui suivent ses matchs partout en Europe.

Le succès du Maccabi est issu de la gestion de l’équipe, qui a su rester stable ces quatre dernières décennies. Le personnel a toujours su choisir les bonnes personnes – joueurs et entraîneurs – pour mener l’équipe à la victoire. Les fans du Maccabi ont aussi une grosse part dans ce succès.

Au fur et à mesure, le Maccabi est également devenu un symbole d’Israël pour les Juifs de la diaspora. C’est particulièrement vrai en Europe, où les communautés juives supportent l’équipe de Tel Aviv, peu importe contre qui elle joue.

Le Maccabi entretient aussi une relation très fructueuse avec les communautés juives en Amérique. Si ses membres ne sont pas nécessairement des fans qui suivent assidûment les résultats du club, la communauté juive américaine est devenue un réservoir important de joueurs (et d’entraîneurs, à l’image de David Blatt), qui ont aidé le Maccabi à atteindre le zénith européen et international.

L’histoire commence avec Tal Brody, un enfant juif du New Jersey (et une star de l’université de l’Illinois) qui est venu en Israël au début des années 70 et qui a changé la façon de jouer au basket de façon radicale en Israël.

Brody, avec ses compatriotes juifs américains Eric Minkin et Bob Griffin, a mené le Maccabi à sa première victoire européenne en 1977.

Lou Silver, un Juif diplômé de Harvard, fut le capitaine de l’équipe lors de la saison 1980-81.

Dans les années 90, le Maccabi est devenu moins dépendant des Juifs américains, mais n’a gagné aucun championnat européen.

Mais en 1999, David Blatt a rejoint le club de Tel Aviv, comme entraîneur assistant. Blatt, qui a joué en Israël pendant 13 ans (pas au Maccabi), était un joueur moyen, mais s’est révélé être un excellent entraîneur et un grand manager.

Il a forgé le mythe du Maccabi de la première décennie du 21ème siècle avec des stars comme Ariel Mcdonald, Anthony Parker, Sarunas Jaskikevicius, Nikola Vujcic et Maceo Baston.

Cette équipe a gagné 3 championnats européens, dont deux avec un jeune joueur juif de Californie : David Bluthenthal. Ce shooter hors pair a apporté au Maccabi toute son adresse et son courage dans les moments décisifs.

Bluthenthal, qu’on nomme aujourd’hui David Blu reste, à bientôt 34 ans, un élément de base du Maccabi, et a été le héros du Final Four de ce week-end à Milan.

Daviv Blatt, l’entraîneur, a recruté presque tous les grands joueurs du Maccabi ces 15 dernières années.

Blatt et Blu, ces deux Juifs américains (qui sont aussi Israéliens), ont permis au Maccabi de revenir sur le devant de la scène du basket international, suivant ainsi la voie tracée par Brody il y a presque 40 ans.

Telle est la légende du Maccabi : une équipe israélienne, qui est aussi européenne et américaine. Une équipe de Juifs venant du monde entier, qui a également réussi à attirer des stars non juives, dont la part dans le succès d’hier soir est immense.

Tout le monde peut se reconnaître dans cette grande équipe. A part évidemment ses détracteurs. Vous seriez surpris de savoir que nombre d’entre eux se trouvent en Israël. J’en fais d’ailleurs partie. Mais même moi, je dois reconnaître aujourd’hui la grandeur du Maccabi – et la respecter.

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