Un sondage révèle que plus de 50% des Israéliens sont pessimistes quant à l’avenir du pays; 51% sont de droite
Alors qu’Israël célèbre aujourd’hui le jour de l’Indépendance, plus de la moitié des Israéliens croient qu’après 66 ans d’existence, l’Etat hébreu se dirige dans la mauvaise direction et que le reste du monde est contre le pays, révèle un sondage publié mardi sur le site d’information Ynet.
A l’inverse, seulement 30% de la population israélienne se veut optimiste quant à l’avenir, affirmant que le pays est sur la bonne voie. Le site d’information précise que ce sont les jeunes de moins de 34 qui sont le plus pessimistes, alors que les adultes de plus de 50 ans sont les plus optimistes.
Quant à la scène internationale, 52% se sont dits d’accord avec l’affirmation « le monde est contre nous », et la proportion de sondés répondant à l’affirmative à cette question est plus importante chez la jeune génération. Fait intéressant, la proportion de femmes (58%) croyant que le monde occidental est contre Israël est plus grande que chez les hommes (45%).
Contacté par i24news, Daniel Bar Tal, professeur à la faculté d’éducation de l’université de Tel Aviv ayant écrit sur la « mentalité de siège » dans le pays, s’est dit surpris que « seulement 52% » de la population croit que le reste du monde est contre Israël. « Cette croyance est apprise, elle n’est pas héritée à la naissance. Cela commence par la famille, le système d’éducation, jusqu’aux médias et aux politiciens, qui renforcent par leur discours cette représentation », a-t-il dit.
Le professeur fait également remarquer que le cycle des fêtes dans le pays et le processus de socialisation tend à favoriser un sentiment de victimisation auprès de la population juive israélienne.
« Regardez seulement les discours du Premier ministre Benyamin Netanyahou de près, avance-t-il, et vous verrez que c’est un politicien très habile qui sait toucher le nerf sensible du peuple israélien, notamment en mettant constamment l’emphase sur les événements traumatiques tel que la Shoah ou autre, et a ainsi réussi à se rallier un large support à ses politiques ».
Est-ce que ce pessimisme se traduit en activisme politique? Le sondage tend à faire croire que non. Seulement 17% des jeunes Israéliens ont participé à une activité sociale ou politique au cours de la dernière année. 5% ont participé à une manifestation et 3% ont signé une pétition.
En terme d’affiliation politique, l’enquête corrobore un fait connu dans le pays: l’échiquier politique tend majoritairement vers la droite. 51% des répondants se sont déclarés de droite, 22% de centre et 27% de gauche. Chez les jeunes, un plus grand nombre de répondants se considèrent de droite.
Le sondage a également révélé que plus de la moitié des gens âgés de 49 ans et moins disent recevoir de l’aide financière de leur parents, majoritairement sur une base ponctuelle. 58% de la population de 50 et plus disent pour leur part offrir de l’argent à leurs enfants âgés de 18 et plus. Une part significative des 50 ans et plus ont déclaré offrir sur un base régulière de l’aide à leurs enfants.
Au sujet de la division entre laïques et religieux dans le pays, une majorité des répondants se définit en tant que laïques (53%). 26% s’identifient comme « traditionaliste » et 21% comme ultra-orthodoxe (haredi) ou religieux. La proportion de ces derniers augmente auprès de la jeune génération: 30% des jeunes de moins de 34 ans se disent haredi ou religieux, tandis que seulement 15% des adultes de plus de 50 ans se définissent ainsi.