Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat aux
relations avec le Parlement, a défendu l’autorisation de la manifestation
propalestinienne, mercredi à Paris, au motif que « les conditions » n’étaient
« pas du tout les mêmes » que celles ayant prévalu lors de la manifestation
interdite, samedi dernier.
« Les condition de cette manifestation ne sont pas du tout celles de la
semaine dernière », a déclaré M. Le Guen sur Europe 1.
« Parce que nous avons fait la démonstration du caractère non préparé et
dangereux de la manifestation de la semaine dernière, aujourd’hui beaucoup
d’organisations font un effort particulier pour encadrer cette manifestation.
Deuxièmement, les pouvoirs publics, de façon un peu exceptionnelle, mettent en
oeuvre des moyens tout à fait considérables pour éviter des dérapages. Il y a
un effort particulier à un moment particulier », a-t-il expliqué.
Des incidents ont éclaté samedi à Paris lors d’une marche propalestinienne
initialement interdite par les autorités. « Nous avons pris la bonne décision,
celle qui évitait le plus gros des désordres, et peut-être aussi des
manifestations insupportables que l’on a vues par ailleurs », a estimé M. Le
Guen.
« Nous avons toujours dit que manifester est légitime » mais « nous savons
aussi, parce que nous ne sommes pas naïfs, qu’il y a, au-delà de ces
manifestations, des gens qui ont la tentation d’exploiter cette émotion pour,
d’une part orienter une partie de la population sur des slogans qui sont
inacceptables en République – je pense évidemment aux expressions antisémites
très présentes sur le net, dans un certain nombre de cortèges de ces
manifestations – et d’autre part créer du désordre public », a souligné M. Le
Guen.
L’ancien député s’est dit « un peu choqué que certains responsables
politiques, à droite mais parfois aussi à gauche, remettent en cause le
professionnalisme, le savoir-faire des forces de l’ordre. On doit aborder la
situation actuelle avec sérieux, ce n’est pas avec des conversations de café
du commerce que l’on peut lutter efficacement pour l’ordre public et
évidemment pour une lutte radicale contre toute forme d’antisémitisme », a-t-il
souligné
« Il y a absence de compréhension de la gravité de ce qui se joue, parfois
une forme de légèreté mais je ne remets pas en cause leur bonne foi et leur
volonté d’exprimer leur indignation vis-à-vis de ce qui se passe au
Proche-Orient », a tenu à préciser M. Le Guen.
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