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Le Grand Rabbin de France Haïm Korsia : « Défendre Israël et Lutter contre la Désinformation » Share on twitter Share on facebook Share on linkedin Share on email Authors picture Daniel Rouach | France-israël Headline image TEMOIGNAGE.

Le nouveau Grand Rabbin de France connait bien Israël. Il aime ce pays autant que son pays de naissance, la France. Dans la partie « Un rabbin au service de la société » de son programme, Haïm Korsia s’engageait à « défendre Israël en s’appuyant sur les textes bibliques et lutter contre la désinformation », ainsi qu’à « encourager, porter et initier les projets de découvertes de la réalité d’Eretz Israël ». Je ne suis pas du tout étonné par ses mots. J’ai eu l’occasion de rencontrer le nouveau Grand Rabbin de France lors d’une conférence réalisée en 2011 devant une centaine d’étudiants de Supelec, Polytechnique, HEC, ESCP, ESSEC,… sur “La Silicon Valley Israélienne” sur le campus de l’Ecole Polytechnique. Les étudiants m’avaient invité durant le shabbat. Il ne m’était donc pas possible d’utiliser microphone, crayon, ordinateur lors de mon exposé qui a duré plus d’une heure. Ce souvenir est gravé dans ma mémoire car le Rabbin Korsia était le Rabbin en charge de tout ce “Shabbat Plein”. Preuve de son ouverture d’esprit. C’est lui qui avait donné le feu vert explicite aux étudiants juifs de Polytechnique pour traiter un sujet non-religieux et économique… et ceci un jour de Shabbat. Israël, qu’il connait de manière intime, fait partie de son ADN. ISRAELVALLEY PLUS. DANS LE POINT Petit homme affable à la barbe taillée court, Haïm Korsia l’a emporté sans grande surprise, lui qui a acquis une fine connaissance de l’institution consistoriale à travers ses différents postes en province comme à Paris. Le nouveau grand rabbin de France, élu pour sept ans, devra donner un nouvel élan au Consistoire central, mis en place en 1808 par Napoléon pour représenter les juifs de France, mais qui ne les fédère plus tous, loin de là : certains courants comme les massortis et les libéraux lui reprochent de s’être replié sur une trop stricte observance de la loi juive (la halakha). Haïm Korsia a d’ailleurs fait campagne avec un profil de rabbin orthodoxe plus moderne que la plupart de ses concurrents, notamment sur la place des femmes, et a redit après sa victoire sa volonté de “parler à l’ensemble de la société”. “La pérennité du judaïsme en France passe par l’ouverture et la conjugaison de toutes les tendances, de toutes les énergies”, a-t-il souligné dimanche après son élection, au Palais des congrès à Paris. Ouvrir “les portes des synagogues” “Quand on voit le nombre de personnes qui partent en Israël, qui font l’aliyah et font diminuer d’autant la communauté… Il faut impérativement qu’on aille chercher les déçus, ceux qui ne trouvent pas leur place dans les synagogues”, a ajouté le nouveau grand rabbin de France. “La question de l’ouverture est la base même de la vie d’une synagogue. On ne peut pas fermer les portes des synagogues, il faut les ouvrir”, a-t-il martelé. Haïm Korsia a estimé que son “premier défi” serait de “restaurer la confiance dans l’institution” consistoriale et “dans la France”, beaucoup de juifs se posant, selon lui, “des questions” face à une certaine “indifférence” de leurs concitoyens après des actes antisémites. “Après Carpentras (le cimetière juif profané en 1990), il y a eu un million de personnes dans les rues ; après Toulouse et Bruxelles, il y en a eu beaucoup moins, comme si finalement on nous rejetait la propre responsabilité de ce que nous subissons. C’est quelque chose de terrible. Il faut impérativement retisser des ponts, retravailler sur le dialogue interreligieux, poursuivre les efforts que le Consistoire mène depuis de longues années”, a fait valoir Haïm Korsia. Le nouveau grand rabbin de France a surtout souhaité “redire à la communauté juive de France” : “N’ayez pas peur, ayez confiance, retrouvez du bonheur à vivre ce que vous êtes, vous en avez besoin, et la France a besoin que vous soyez heureux.” Haïm Korsia devra cependant partager le pouvoir à la tête du judaïsme consistorial avec un laïc, Joël Mergui, homme fort de l’institution depuis 2008, qui cumule la présidence du Consistoire central et celle du Consistoire de Paris, et dont le nouvel élu n’était pas forcément le candidat préféré. La vie de ce nouvel exécutif à deux têtes a commencé sans répit : à peine l’élection proclamée, les deux hommes sont partis effectuer un premier déplacement en province, pour les 150 ans de la grande synagogue de Lyon.

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