haut banniere

Le feu est à l’Orange

Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’un homme aussi averti et prudent que Stéphane Richard fasse une telle déclaration ? Un ver est-il dans le fruit ?

Bon, Stéphane Richard, PDG d’Orange s’est excusé, suivant en cela le ministre du Quai d’Orsay.
Il avait déclaré : Je serais prêt à abandonner demain matin si je le pouvais la licence de marque d’Orange en Israël parce que l’opérateur qui utilise la marque émet aussi vers les territoires litigieux.
Comme si les Palestiniens n’avaient pas le droit au téléphone. Il y a aussi des opérateurs palestiniens dont un appartenait en propre à Yasser Arafat.
Notre intention est de mettre un terme à ce contrat le plus tôt possible et de retirer la marque Orange d’Israël. Un tollé s’était levé. Il reconnait trois jours plus tard des pressions considérables depuis des années d’associations soutenant le mouvement palestinien.

Evidemment, il s’exclame que la proposition n’est pas politique. Il n’a aucune connaissance politique : formation à l’ENA puis élu conseiller municipal centre gauche à Bandol, enfin directeur de cabinet de deux ministres de l’économie successifs . Ce qui lui valut d’ailleurs garde à vue et mise en examen pour son arbitrage dans l’affaire Tapie vs Crédit lyonnais. L’excellence française.
Il est clair que faire au Caire une déclaration sur l’abandon d’un contrat en Israël n’a aucune portée politique. Ce pourrait être une déclaration humanitaire parce qu’Orange n’est évidemment présent dans aucun pays totalitaire ou dirigé par un tyran…
Non, c’était un discours purement de redéploiement économique. Il était, bien sûr, nécessaire d’en faire une déclaration publique en Egypte, face à la presse des pays arabo-musulmans, plutôt que d’entreprendre des négociations avec son partenaire israélien. Sur le plan médiatique, cela peut avoir des effets positifs quand on négocie un gros contrat d’un milliard avec le Qatar.
Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’un homme aussi averti et prudent que Stéphane Richard fasse une telle déclaration ? Un ver est-il dans le fruit ?
Surprise, le gouvernement israélien réagit ; l’habitude avait été prise de réactions molles même quand une pseudo-diplomate française gifle un officier israélien . Cette fois, le tollé est tel que le ministre français des Affaires étrangères est en nécessité de réagir : s’il appartient au président du groupe Orange de définir la stratégie commerciale de son entreprise, la France est fermement opposée au boycott d’Israël.
Il ne peut, néanmoins s’empêcher d’ajouter, La France et l’Union européenne ont par ailleurs une position constante et connue de tous sur la colonisation. C’est probablement là le vrai message. Il parle là en expert car, finalement, l’appellation de territoires et départements d’outre-mer cache mal une réalité qui fait de notre pays l’un des plus grands empires coloniaux actuel. Bref, la paille et l’apôtre. Et le plus amusant est qu’un des deux premiers légionnaires de Titus qui franchirent les remparts de Jérusalem sous les assauts romains en 70 s’appelait Fabius. Une indication sur de qui, bon sang ne saurait mentir, furent esclaves des ancêtres de notre ministre ?
Pendant ce temps notre ambassadeur aux Etats Unis, Gérard Auraud, soutient la déclaration initiale de Stéphane richard. Cacophonie qui en dit long sur l’état d’esprit au Quai d’Orsay.
En tous cas, preuve que lorsqu’Israël réagit cela est efficace car les affaires malveillantes venant du Quai ne sont pas rares. Le gouvernement israélien réagit enfin et c’est efficace : cela fait bouger. Il est vrai que les enjeux sont importants si la nation start-up revoyait ses contrats avec ses partenaires français comme la France l’a fait avec le projet de téléphérique d’Alsthom à Jérusalem. Et puis, Jérusalem pourrait réagir à la couverture française de l’initiative Breaking Silence financée par des institutions européennes avec des subventions étatiques et un conglomérat palestinien vivant, lui aussi, de subventions européennes. A l’inverse, qu’en est-il des accusations contre l’armée française, la grande muette, de viols et d’actes de pédophilie en République Centre Africaine ? Pour être abusivement donneur de leçons, il faut être irréprochable. Le feu est à l’orange.
L’affaire Orange comme cache sexe des manœuvres françaises, hostiles et en sous-main, faisant, pour un hypothétique plan de paix, pression sur Israël mais jamais sur Abbas, le grand démocrate à la onzième année de son mandat de quatre ans. L’argument reste que Netanyahou est de droite et que nous ne voulions pas de lui. Pas d’ingérence dites-vous ? Mais, l’affaire est plus trouble : l’attitude était la même contre les gouvernements israéliens de gauche dirigés par Rabin ou Pérès aujourd’hui adulés.
Dans cette attitude, il y a un mixte de sentiments partisans, peut-être de prévention ancestrale, et un culte du veau d’or qui assassine la France en étouffant ses valeurs. Un ancien député communiste, Lefort, en appelle au boycott de feuilles de brique françaises mais cachère… Et si on arrêtait ?

europe israel

 

About The Author

Related posts

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *