STOCKHOLM, 28 sept 2013 (AFP) – Le Défenseur des enfants en Suède a appelé
samedi son pays à interdire la circoncision, qu’il estime contraire aux droits
fondamentaux des garçons.
« Circoncire un enfant sans justification médicale ni son consentement
enfreint d’après nous les droits humains de cet enfant », écrit l’ombudsman des
enfants, Fredrik Malmberg, dans une tribune cosignée avec des professionnels
de la santé dans le premier quotidien suédois, Dagens Nyheter.
« L’opération est douloureuse, irréversible et peut entraîner des
complications dangereuses », a-t-il rappelé.
La Suède a adopté en 2001 une loi autorisant la circoncision. Elle impose
un âge maximal de deux mois, l’intervention d’un professionnel de la santé ou
d’un religieux spécialement agréé, le consentement des parents et une
information complète pour eux « sur ce que l’intervention implique ».
Ce texte est l’objet d’un large consensus. Une proposition de loi pour
interdire la circoncision, déposée en octobre par le parti d’extrême droite
des Démocrates de Suède, avait été rejetée en commission.
D’après M. Malmberg, la loi suédoise est contraire à la Convention
internationale des droits de l’enfant. Il cite l’article 24 par lequel la
Suède s’est engagée à prendre « toutes les mesures efficaces appropriées en vue
d’abolir les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants ».
Le gouvernement estime qu’environ 3.000 garçons sont circoncis chaque année
en Suède.
En 2012, l’Allemagne a connu des mois de controverse après une décision
d’un tribunal de Cologne en juin assimilant la circoncision à des « coups et
blessures aggravés ». Le Parlement avait tranché en adoptant six mois plus tard
une loi qui a autorisé la pratique pour des motifs religieux.
hh/pt