PARIS, 16 déc 2013 (AFP) – Le président du Conseil représentatif des
institutions juives de France, Roger Cukierman, s’inquiète, à l’occasion du
70e anniversaire du Crif, du « mauvais climat général » qui règne en France et
qui, par certains aspects, « heurte la sensibilité des Juifs ».
Interrogé par l’AFP sur la hausse de 54 % en un an de l' »alya »,
l’immigration de la diaspora française vers l’Etat Hébreu, chiffrée par le
ministère de l’Intégration israélienne, M. Cukierman l’attribue à diverses
causes, tout en en relativisant l’importance.
« Les chiffres restent quand même modestes, puisque à plus de 50 % de
hausse, on arrive à 3.000 Juifs de France qui font leur alya, c’est-à-dire un
tout petit peu plus qu’1/2 % de la population juive française, si on estime
que celle-ci compte 500.0000 Juifs. Ce ne sont pas des chiffres astronomiques ».
Pour autant, les raisons de ces départs vers Israël sont multiples, dit-il.
« Il y a d’une part la situation économique qui explique que beaucoup de
Français aillent chercher fortune ailleurs. Mais la raison principale, c’est
le climat général qui touche les Juifs. Qu’il soit dû à la montée du Front
National ou l’anti-sionisme de l’extrême-gauche qui est +la manière élégante
d’être antisémite+ ».
Lundi, l’Elysée doit accueillir l’assemblée général du Crif, né en 1944,
dont l’objectif premier fut le sauvetage des Juifs réfugiés en France, et qui
fédère aujourd’hui la plupart des grandes associations juives de France. Entre
2000 et 2005, le Crif a fortement rappelé que la lutte contre l’antisémitisme
est une « lutte nationale ».
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