Toujours à la pointe des pays soutenant Israël, le gouvernement du Canada a signalé son intention d’utiliser les lois déjà existantes contre les crimes haineux envers des groupes canadiens qui encouragent le boycott d’Israël. Une telle démarche cible un large éventail d’organisations et de particuliers, depuis “l’Église Unie du Canada” jusqu’à des groupes d’étudiants dans les campus, en passant par des syndicats professionnels. Dans le cas où la procédure est appliquée, elle constituera un arsenal de poids face aux détracteurs d’Israël mais aussi une autre mesure de soutien du gouvernement canadien en faveur du Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou.
Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Steven Blaney a clarifié les intentions du gouvernement canadien au cours d’une interview à la chaine d’informations “CBC News”, suite aux déclarations très dures de ministres fédéraux qui ont exigé la tolérance zéro contre tous ceux qui appelaient au boycott de l’état hébreu. « Cette tolérance zéro sera appliquée selon la liste détaillée des lois sur la haine mise à jour au Canada.
Un peu plus tôt, à propos d’une loi plus globale dénommée C-51 renforçant les mesures antiterroristes au Canada, Blaney avait affirmé : « L’holocauste n’a pas commencé dans les chambres à gaz; ça a commencé par des mots », avait lancé M. Blaney lors de son témoignage pour justifier un article du projet de loi qui rend illégal le fait d’applaudir à un acte terroriste. (…) Les discours extrémistes, les langages qui vont à l’encontre des valeurs canadiennes, le langage haineux n’ont pas leur place au Canada. »
Le projet de loi C-51 accorderait plus de pouvoirs au Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) et rendrait illégale l’apologie d’un acte terroriste. Il permettrait également le partage d’informations entre les divers organismes gouvernementaux. Le projet de loi permettrait également de faciliter l’imposition de restrictions de déplacements aux personnes soupçonnées de terrorisme.
Concernant les appels au boycott d’Israël, le gouvernement a modifié la définition du Code criminel de ce qu’est un discours de haine l’année dernière, en y ajoutant le critère de « l’origine nationale » à ceux de la race et de la religion.Ce changement pourrait en théorie, cibler plus efficacement les personnes ou les organismes au Canada qui parlent contre Israël ou contre les Juifs.