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Le B.D.S. : l’État Français impuissant ? Par Susan Hofen

bds1Nous attendions un message fort de la Mairie de Paris, et plus généralement de l’Etat Français, afin de confirmer ce qui aurait déjà dû être établi depuis longtemps : le boycott des produits israéliens est illégal en France.

Après la circulaire ALLIOT-MARIE du 12 février 2010 (Circulaire CRIM-AP n° 09-900-A4), qui  demande aux parquets d’engager des poursuites contre les personnes appelant, ou participant, à des actions de « boycott » des produits déclarés israéliens et issus des colonies israéliennes en Palestine, l’arrêt de la Chambre criminelle de la Cour de cassation du 20 octobre 2015, qui, en condamnant l’appel au boycott d’Israel, a confirmé sa jurisprudence, la Mairie de Paris, par une décision du 16 février 2016, émet le vœu que :

« La Ville de Paris :

•       condamne le boycott envers Israël,

•       condamne les appels au boycott relayés lors de rassemblements sur l’espace public parisien,

•       s’oppose publiquement à toutes les tentatives d’isoler Israel du concert des Nations et réaffirme son attachement à la promotion d’une solution pacifique au conflit israélo-palestinien se manifestant par la coexistence paisible de deux états dans des frontières sûres et reconnues,

•       poursuivre et renforce ses relations avec les villes israéliennes et palestiniennes dans tous les champs des politiques publiques municipales. »

Ce message est d’autant plus fort que la municipalité a ainsi retenu le vœu soumis par le groupe Les Républicains de février 2016, et est ainsi revenue sur son rejet des voeux du même groupe en date des 28, 29 et 30 septembre 2015.

La décision du 16 février 2016 avalise donc à la fois les vœux de l’opposition et ceux déposés par le groupe socialiste.

Il faut donc évidemment se féliciter de cette nouvelle.

Je retiens pour ma part deux phrases :

« condamne les appels au boycott relayés lors de rassemblements sur l’espace public parisien »

« s’oppose publiquement à toutes les tentatives d’isoler Israël du concert des Nations »

La première, pour des raisons évidentes, car elle a pour objet de rendre désormais impossible toute manifestation ayant pour objet le boycott d’Israel.

La deuxième, car, de par sa formulation très générale, on a envie de l’appliquer au-delà du boycott lui-même : le champ est vaste que celui où on pourrait intervenir pour contrer les attaques contre Israël.

Maintenant, il reste tout aussi évident, que Paris et le gouvernement français ont deux défis à relever :

•       revoir, en conséquence, sa politique, y compris de communication,
sur Israël,

•       appliquer et sanctionner ces nouvelles bonnes résolutions.

Premier exemple très immédiat : le Collectif National pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, antenne du B.D.S. avait annoncé, après l’adoption par la Mairie de Paris des vœux, maintenir son rassemblement pour protester contre les débats sur ces derniers, mardi 16 février 2016 à 17 h, place du Châtelet à Paris.

Nous aurions pu penser qu’au regard de la décision de la Mairie de Paris, cette manifestation aurait été purement et simplement interdite.

Il n’en a pas été ainsi.

La Préfecture de Paris a simplement  donné comme consignes expresses à ce rassemblement :
«tracts, banderoles, sono :

Conformément aux arrêts n°14-80020 et 14-80021 du 20 octobre 2015 de la chambre criminelle de la Cour de cassation, il est interdit par paroles, écrits, dessins, images et tout autre moyen d’expression, d’appeler au boycott des produits israéliens. Toute personne enfreignent cette interdiction sera interpellée. »

Notons que ce consignes ont été diffusées sur internet, et notamment la page
Facebook de l’Agence France Palestine
https://www.facebook.com/AFPS-Association-France-Palestine-Solidarité-124250
694261509/?fref=nf
.

Elles n’étaient donc en aucun ignorées.

Pour autant, et sans surprise, ledit rassemblement, non seulement s’est tenu, mais en plus a enfreint délibérément ces consignes, défiant toute entité qui voudrait bâillonner les partisans du Boycott.

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Pour autant, et avec un peu plus de surprise, force est de constater que, du moins à 18h00, ce rassemblement n’a rencontré aucune difficulté et n’a nullement été inquiété par les forces de police….

Les partisans du boycott s’en sont donc donné à coeur joie, en rappelant clairement, avec leurs slogans habituels, qu’ils n’avaient cure d’une quelconque interdiction, aux côtés, notamment, des conseillers de Paris (PCF/Front de Gauche) Raphaëlle Primet, Jean-Noel Aqua, Hervé Bégué, Eric Coquerel, coordinateur du Parti de Gauche et conseiller régional d’Ile-de-France, de militants d’Europe Ecologie, du MRAP…

« Le B.D.S. ne lâchera pas », tel était le mot d’ordre.

Ce premier défi a donc été relevé, …mais par les partisans du boycott.

Mais gageons que l’Etat prendra bientôt ses responsabilités en appliquant enfin la loi.

Et que, nul doute, par exemple, la conférence « RENCONTRE AVEC NATHANIEL MILLER » membre fondateur du B.D.S à Philadelphie, en la présence de militants de B.D.S. FRANCE PRIS, le mercredi 24 février 2016 à 19 h30 au
C.I.C.P Rue Voltaire à Paris, sera interdit …
(http://www.bdsfrance.org/rencontre-a-paris-boycott-de-produits-israeliens-u
ne-experience-americaine/
)

Nous pouvons espérer…

A condition, bien sûr, que le gouvernement revoie sa propre composition et se demande si ses ministres sont les mieux placés pour mener cette politique de fermeté.

Je me trompe peut-être : après tout, le nouveau ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a certainement évolué depuis le temps où il écrivait à Christiane Taubira, alors Ministre de la Justice, que « la question de l’abrogation de la circulaire Alliot-Marie mérite indéniablement d’être posée ».

Non, tout ceci, décidément, mérite d’être clarifié.

Susan Hofen /Pour Israel-Actualités.

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